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THOR : LOVE AND THUNDER

Un film de Taika Waititi

Le Dieu du fun

Dernier survivant des disciples du Dieu Rapu, Gorr erre dans le désert avec sa fille, en guenilles et à moitié déshydratés. Malgré ses prières, celle-ci décède, et alors qu’il gît à côté de la tombe de sable qu’il lui a construite, il entend une voix qui l’appelle. Attiré dans une oasis, il se retrouve nez à nez avec son Dieu, qui se moque éperdument de son sort et de celui de sa fille, se vantant juste d’avoir terrassé un ennemi et préservé son empire. Reniant son Dieu dans un excès de rage, l’épée de l’ennemi le choisit alors, afin qu’il égorge celui-ci. Mais son désir de vengeance n’est en rien assouvi et il jure que « Tous les dieux mourront ». Quelques temps après, Thor se retrouve à aider les Gardiens de la Galaxie face aux troupes de Gorr…

Thor 4 : Love and thunder film movie

En confiant à nouveau à Tai Waititi ("Jojo Rabbit") la mise en scène du quatrième volet des aventures du fils du Dieu Odin, Thor, après le virage déjà pris avec "Thor : Ragnarok" qu'il avait déjà réalisé, on espérait que la comédie allait être à nouveau au rendez-vous. Et c’est bien le cas. Dans un difficile exercice entre l’action attendue d’un block buster Marvel et la dose de dérision qu’imposait un personnage devenu a la fois synonyme d’une sensiblerie et de pouvoirs extrêmes qui agacent même ses acolytes, le metteur en scène s’en tire plutôt bien, positionnant son récit dans le domaine du conte légendaire, ceci dès les premières digressions.

C'est après l’introduction, explicitée ici en synopsis, que vient le moment de replacer le passé du personnage, sous forme de ces récits intemporels et mystiques que les peuples pouvaient se transmettre de génération en génération. Le résumé est amusant, jouant du second degré, tournant légèrement en ridicule la posture adoptée par le personnage, en sage en quête de sérénité mais prêt à intervenir à tout moment si on a besoin de lui. Un passage accompagné par une chanson d’Enya fort à propos, qui précède un exemple d’intervention de sa part sous forme de morceau de bravoure où le m'as-tu-vu rivalise avec le véritable exploit (la manière d’arrêter deux vaisseaux sur le point de l'écraser prête forcément à sourire...).

C’est ainsi que l’ensemble du film se trouve construit autour de la notion de légende. En alternant des moments contés, revenant par exemple sur l’amour perdu de Thor (avec en fond la chanson d’Abba : « Our last summer »), des passages où c’est un enfant prisonnier ou encore le méchant lui-même qui racontent une histoire, ou en donnant à voir une pièce de théâtre ridicule où Matt Damon, Sam Neil, Luke Hemsworth et Melissa McCarthy rejouent le destin de Thor et son frère Loki, à la joie de la digression s’ajoute une progressive imprégnation du spectateur par l’impossible.

Si le rôle de enfants dans la dernière partie n’est pas l’ingrédient le plus réussi, on retiendra tout de même de cet opus quelques scènes d’action dantesques, des décors époustouflant (en images de synthèses), et une bonne dose d’un humour qui s’impose souvent pour le meilleur, avec par exemple le rôle récurrent des chèvres géantes hurleuses reçues en cadeau pour une bataille gagnée (on en rit rien qu'en y repensant), les différentes digressions autour du nom de Jane (le personnage interprété à nouveau par Natalie Portman) et surtout le comportement de Thor avec sa hache (le « destructeur de tempêtes »), qu’il traite tantôt comme un animal domestique, tantôt comme une nouvelle maîtresse potentiellement jalouse. En bref ? Dans "Thor 4" il y a de l’action à gogo, de l’humour béton, et quelques sensibleries sur la fin. De quoi passer une bonne soirée, et pour seulement les plus sensibles... verser une toute petite larme.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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