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SPIRIT, L'INDOMPTABLE

Le naufrage d’un produit dérivé

Fortuna (ou Lucky) est une jeune fille qui n’a pas vraiment connue sa mère, cavalière latino décédée dans un accident de cheval. Elle a finalement été élevée par sa tante, chez son grand père, qui concoure aujourd’hui pour un poste de gouverneur. Mais lors de la réception Fortuna fait encore des siennes et ruine le buffet. Sa tante décide alors de l’emmener pour l’été chez son père dans sa ville d’origine : Miradero. Mais lors du voyage, Fortuna se retrouve fascinée par des chevaux sauvages qui font la course avec le train…

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"Spirit" a d’abord été un long-métrage DreamWorks présenté à Cannes en 2002, avant de devenir une série d’animation sous le titre "Spirit : Au galop en toute liberté" ("Spirit: Riding Free"). Et c’est aujourd’hui cette série qui retrouve le grand écran pour un nouveau film visant clairement un public de jeune filles. Et le résultat n’est guère à la hauteur des attentes. Exit L’approche contemplative des grands espaces et le sentiment de liberté porté par le premier film, voici l’intrigue réduite au minimum avec trois héroïnes symboles avant tout de diversité, tachant de rendre leur liberté à des mustang capturés par des cowboys attirés par le gain. Le résultat est très « girly » et se moque éperdument d’une crédibilité historique (l’une des jeunes filles est afro-américaine et est parfaitement intégrée à cette époque de la conquête de l’Ouest...).

Côté animation les images de synthèse font dans le service minimum, loin des innovations du premier film, et l’aspect artificiel des animaux prévaut. Si l’on pourra trouver un intérêt à quelques personnages secondaires tels La Mèche et son mini-âne récalcitrant, on regrettera que d’autres ne soient quasiment pas exploités, comme le lama cracheur au toupet et mâchouillage assez irrésistibles. Même les trois héroïnes sont insuffisamment caractérisées, quant à la partie en road-trip de l’histoire, elle est expédiée en moins de deux, qu’il s’agisse de remonter du fond d’un ravin ou de dépasser un train. Et pour la scène sur le cargo… elle laisse pantois quant à sa résolution.

Doté d’une morale somme toute respectable sur la nécessité de ne jamais abandonner, le film empile de plus les maladresses, comparant le dressage des chevaux et l’élevage d’un enfant (deux pas en avant, cinq pas en arrière), réduisant le dressage d’un mustang à une distribution de pommes, ou tentant de jouer sur la corde forcément sensible du respect des animaux. Si il n’y avait pas quelques rendu de paysages un peu spectaculaires et quelques scènes d’action, on pourrait parler de naufrage complet.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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