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MON BÉBÉ

Un film de Lisa Azuelos

Sandrine Kiberlain tout juste exceptionnelle

Alors que sa fille Jade est sur le point de passer son bac, espérant avoir une mention pour pouvoir intégrer la fac de son choix au Canada, Héloïse peine de plus en plus à cacher son inquiétude. Elle décide alors d’engranger le plus de souvenir possible de leur complicité…

Mon bébé film image

Avec le doublé Grand prix et Prix d’interprétation féminine, "Mon bébé" a été, sans contestation possible, le grand gagnant du Festival de l’Alpe d’Huez 2019. A partir d’un pitch en apparence convenu sur le départ annoncé de l’enfant du nid, Lisa Azuelos, auteure de la sympathique comédie adolescente "LOL", et du biopic musical passe-partout au casting international "Dalida", réussit une comédie rythmée, mêlant moments de tendresse, engueulades, jalousies, au sein d’une famille « décomposée », la mère, restauratrice, s’étant occupée seule de ses trois enfants.

Indéniablement forte pour décrire la complicité entre mère et fille, mais aussi rivalités ou jalousies typiques d’une fratrie ou d’une famille nombreuse. Plus que les coups de sang ou les élans de liberté de la jeune fille, ce sont avant tout les réactions de la mère qui retiennent ici l’intérêt de la réalisatrice. Avec force flashs-back, Lisa Azuelos tente de restituer quelques sensations passées, de la lâcheté du mari (Yvan Attal) dans le divorce, à la peur qu’un amant bouscule le noyau familial qu’elle a tant de mal à stabiliser, de l’émerveillement face au poupon aux inquiétudes légitimes face à cette adolescente qui grandit.

Douée pour donner de la crédibilité aux situations les plus intimes, grâce notamment à des répliques taillées sur mesure, Lisa Azuelos apparaît aussi comme très efficace dans la direction d’acteurs. Grâce à ses actrices principales (Sandrine Kiberlain et Thaïs Alessandrin, sa vraie fille dans la vie), elle compose ainsi une assez délicate peinture d’un duo mère fille des plus complices. Sandrine Kiberlain, particulièrement, fait ici des merveilles, jouant la surprotection, l’excessive inquiétude, la curiosité mal placée, la perplexité et la nostalgie. Affichant avec aplomb une mauvaise foi qui lui sert finalement de carapace, et qui permet aussi les plus beaux moments de comédie, elle s’avère des plus attachantes dans ce film où une famille parvient à exister réellement sous nos yeux.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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