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L'ÉCOLE DU BIEN ET DU MAL

Un film de Paul Feig

Du sous Harry Potter à la sauce fillette

Deux frères ont autrefois créé l’école du bien et du mal, afin de maintenir l’équilibre entre ces deux puissances. Mais Rafal, utilisant la magie du sang, a tenté de prendre le pouvoir. Affrontant son frère, il périt en chutant d’une falaise. Des années plus tard, à Gavaldon, alors que des légendes racontent la disparition de jeunes filles, Sophie, jeune blonde couturière qui rêve de mode et de beauté et Agatha, fille aux cheveux noirs qu’on traite de sorcière, sont amies. Mais Sophie fait le voeux, auprès de l’arbre à souhaits, d’intégrer l’école. Elle est alors entraînée dans les bois, une nuit de lune rouge sang, par une fumée étrange aux yeux rouges. Alors qu’Agatha essaye de la sauver, toutes deux sont attrapées par un volatile géant et emmenées à l’école en question. Mais contre toute attente Sophie est lâchée du côté du mal, et Agatha sur l’autre rive, du côté du bien…

L'école du bien et du mal film movie

Sortie le 19 octobre 2022 sur Netflix

C’était l’une des grosses sorties du mois d’octobre sur Netflix, visant clairement un public de jeunes adolescentes, que les mots prince et princesse mettent dans tous leurs états, tout comme les belles tenues et la perspective d’une beauté éternelle. Adapté du premier des 7 romans de Soman Chainani (qui cosigne le scénario), cette histoire d’amitié improbable entre une Toujours (Ever : le côté du bien) et une Jamais (Never : une sorcière du côté du mal) se pare d’impressionnants moyens, en termes de décors, de costumes et d’effets visuels. Mais après une introduction vite expédiée (on ne sait rien de ces jeunes filles, si ce n’est qu’elles sont amies... et on se demande bien par quel hasard) qui ménage son lot d’émerveillement, une fois les deux personnages lâchés auprès de leurs parties respectives de l’école, le récit adolescent perd vite de sa saveur.

On se retrouve alors dans une école à la "Harry Potter", face à une sorte de cour royale, dans laquelle évoluent de jeunes hommes adeptes du combat à l’épée (ils crânent d’ailleurs un bon moment en jouant les rivaux...) et des damoiselles dans leurs beaux atours, qui sentent le teen movie à plein nez de par leur comportement, tout ce beau monde suivant des cours de beauté. Côté sorcières ce n’est pas tellement mieux, on s’active dans des décors caverneux, avec une sorte de prof gothique classouille, qui donne des cours de laideur... Le reste ne sera qu’épreuves plus ou moins compréhensibles, avec quand même quelques surprises (la forêt bleue et ses roses dentées...) les deux filles voulant échanger leur place, voire rentrer au pays (grâce à un vrai baiser d’amour... tient ça rappelle un autre conte, non ?) mais s’écharpant autour d'un jeune prince qui hésite.

De fidélité et de trahison en amitié il est donc globalement question, sur fond de décors médiévaux et des costumes royaux, de relecture du "Toxic" de Britney Spears histoire de donner du dynamisme à certains combats qui en manquent cruellement. Tandis que le scénario achève de sombrer dans les explications de plus en plus vaseuses, pour justifier de certains revirements de situation abracadabrants dans la dernière partie et d’un final qui enterre le tout sous une couche supplémentaire de guimauve. Dommage, car on se disait qu’en osant la durée, près de 2h30, il y aurait de quoi se mettre sous la dent dans ce film pour ados, mais tout le budget est vraisemblablement passé dans le décorum, les effets spéciaux et le casting (pauvre Lawrence Fishburne en Dumbledore bis, et pauvre Michelle Yeoh, totalement transparente) au détriment d’un vrai scénario digne de ce nom.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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