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#JESUISLÀ

Un film de Éric Lartigau

Un grand numéro de comédien pour une œuvre moins aboutie

Stéphane tient un restaurant dans le Pays Basque, région qu’il n’a jamais quittée. Sur les réseaux sociaux, où il poste de nombreuses photos de sa belle campagne, il fait la rencontre de Soo, une sud-coréenne. Et à force de discuter avec elle tous les jours, l’envie d’une rencontre commence à germer en lui. Au point de le pousser à franchir le pas, et de prendre ses billets d’avion…

#Jesuisla film image

Treize ans après "Prête-moi ta main", Alain Chabat et Eric Lartigau se retrouvent pour cette dramédie romantique. Car s’il est bien question de quelques séquences comiques, le réalisateur de "La Famille Bélier" a ici choisi de développer tout un pan nostalgique à son intrigue, où le rire se fait plus doux-amer que tordant. Et par le destin de son protagoniste principal de traiter de la nouvelle place des smartphones dans nos relations sociales. Stéphane est un restaurateur. Depuis son divorce et le départ de ses enfants, il alterne sa vie entre son auberge, des parties de pelote, et des balades au cœur d’une nature qui n’a jamais cessé de l’émerveiller. Aujourd’hui, il en fait profiter le monde entier en publiant notamment sur les réseaux ses nombreuses photos d’arbres. C’est d’ailleurs grâce à une application qu’il va pouvoir faire la rencontre de Soo, une jeune sud-coréenne. De ce rapport purement virtuel va naître un attachement sincère entre ces deux êtres dont la solitude respective semble les rapprocher. Au point de pousser Stéphane à prendre ses billets, et à aller voir par lui-même ses fameux cerisiers en fleur.

Et c’est probablement là que se situe la meilleure partie du film, parmi les immenses dédales impersonnels de l’aéroport de Séoul. Dans ce lieu, par définition de passage, le personnage va y trouver sa stabilité, lui permettant d’entrevoir enfin la reconnaissance après laquelle il courrait tant. Celui que plus personne ne considérait, va se retrouver le centre d’attention de ce microcosme où un simple regard suffit à créer une interaction détonante. Si Spielberg avait déjà magnifiquement investi un tel espace ("Le Terminal") tandis que Sofia Coppola avait réussi à immortaliser ce spleen du voyageur ("Lost in Translation"), "#JeSuisLà" parvient lui à trouver un équilibre touchant entre conte humaniste, nostalgie du quotidien et romance sensible. Malheureusement, toutes les incursions dans le registre humoristique tombent à plat, annihilant grandement l’impact émotionnel du métrage. Et malgré un Alain Chabat impeccable, les différentes saynètes vont venir s’enfermer dans une redondance soporifique où le seul intérêt se limitera précisément à la prestation de l’acteur. Dommage, car le postulat laissait imaginer une comédie bien plus aiguisée et des rebondissements mieux maîtrisés…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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