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DUCOBU PASSE AU VERT

Un film de Élie Semoun

Quelques maigres idées et de rares acteurs inspirés

C’est à nouveau la rentrée à Saint-Potache et Docobu essaye de faire croire à ses proches qu’il a enfin décidé de travailler afin d’obtenir de bonnes notes. Il se rend cependant chez son mentor, Monsieur Kitrish, qui lui fournit tout un attirail de nouveautés pour tricher aux dictées, interros et autres contrôles. Mais Latouche, qui va bientôt se marier, déjoue un à un tous ses plans. C’est alors qu’il a une idée fabuleuse, en écoutant l’exposé de Léonie sur Rita Greenberg : devenir lui-même un activiste écologiste, afin prendre, comme elle, une année sabbatique…

L'élève "Ducobu", roi des tricheurs, revient au cinéma pour les vacances de Pâques, avec un cinquième long métrage. On y retrouve tous les personnages jusque-là accumulés au fil des épisodes, le père de Ducobu, Hervé, vivant avec la mère de Léonie, Adeline Gratin, et le professeur Latouche étant sur le point d'épouser Mademoiselle Rateau, alors que le cancre de service est toujours épaulé par Monsieur Kitrish et son magasin pour la triche (Gérard Jugnot). Mais il y a aussi quelques personnages nouveaux, comme Fiona (Caroline Anglade), la belle professeure de sport, qui tente de séduire Latouche, obsédée par sa moustache (et c'est une bonne idée : elle se transmet de mère en fils), le camarade de classe Casse Cou (totalement sous exploité) et le promoteur arrogant du nom de Moisi (Nicolas Marié), qui veut détruire le square où se réfugie parfois Ducobu.

Le film, qui lorgne sur un esprit bande dessinée souvent trop caricatural, avec de multiples gags vite oubliés, souffre de flagrants déséquilibres, laissant traîner en longueur les tricheries potaches, pendant une demi-heure, avant que l'intrigue écolo ne démarre vraiment, d'abord orientée sauvetage de la planète avant de se limiter au seul espace vert du quartier. Il faut dire que le jeune Damien Pauwels, qui globalement ne démérite pas, se voit affublé d'un sourire forcé (voire presque crispé) pendant de nombreux passages du début, et que la scène de repas familial où les premiers élans écolos surgissent, semblent une douloureuse récitation de la part des deux jeunes interprètes. Heureusement les quelques inventions de Monsieur Kitrish font parfois sourire, comme l'ours en peluche doté d'Intelligence Artificielle qui se permet de répondre au prof, le stylo projecteur, la fourmi espionne, et j’en passe...

Mais les meilleurs gags ne sont pas forcément les plus lourds. Quand les personnages masculins (Ducobu père et fils, comme Jugnot) donnent dans le gras des flatulences, ou que de pseudo Youtubeurs donnent dans ce qu'on se demande encore s'il s'agit ou non d'une parodie, heureusement Elie Seimoun s'amuse de la radinerie de son propre personnage, qu'il pousse un peu plus loin à chaque épisode. Ici on aura notamment droit à une improbable liste de mariage, un inquiétant choix de voyage de noce, une ringarde première idée de bague, etc. Malgré un effet yo-yo des gags, qui tombent pour beaucoup à l'eau avant de petites saillies sympathiques, quelques personnages s'en sortent finalement plutôt bien, comme le promoteur véreux, également marchand d'armes, joué par Nicolas Marié, ou le directeur de l'école, interprété avec ce qu'il faut d'autorité détachée par un François Levantal (la série "La Petite Histoire de France") décidément en pleine forme.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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