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DON'T WORRY HE WON'T GET FAR ON FOOT

Un film de Gus Van Sant

Trouver la paix

John Callahan, dessinateur, donne une conférence. Il raconte avec humour et dessins, le dernier jour où il a marché, sa descente dans l’alcoolisme, son accident de fauteuil, la recherche de sa mère…

Après l'échec de "Nos souvenirs" à Cannes, Gus Van Sant a choisi de revenir du côté du Festival de Berlin, où avec sa nouvelle fiction a été présentée en compétition. Biopic déconstruit d'un alcoolique en fauteuil roulant devenu une figure du dessin d'illustration, le film fait donc le portrait éclaté de John Callahan, décédé en 2010, offrant quelques allers-retours entre sa période de célébrité, son passé peu glorieux d’alcoolique avant et après son accident de voiture et ses tentatives de désintoxication, aidé par sa compagne et un gourou gay interprété par un Jonas Hill plutôt inspiré.

L’anti-héros, personnage central, est ici interprété par un Joaquin Phœnix en pleine forme, cheveux roux, mi-longs. Compagnon de beuverie de Jack Black, c’est le chemin chaotique, à l’image du montage du film, vers un certain apaisement, que Gus Van Sant tente de mettre en évidence. Mêlant à la fois la période de cure aux alcooliques anonymes, les premiers temps de convalescence et l'avant accident, il parvient cependant à maintenir une certaine clarté temporelle.

Pourtant, malgré une ou deux scènes émouvantes sur la fin, l’empathie a bien du mal à fonctionner, ni le destin de l’homme, excessif à ses heures, irrespectueux à d’autres, aussi fuyant que globalement antipathique, à passionner. Il faut dire que l'aspect inventif du personnage met beaucoup de temps à arriver, ses dessins n'étant pour la plupart montrés que dans les dernières scènes du film. Inégal, ce portrait détaillé d'une renaissance laisse au final plus une impression de longueur que d'épanouissement. Un symbole de ce que vivent peut être les alcooliques eux-mêmes : un éternel sursis.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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