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Festival de Deauville 2019 : Samedi 14 septembre et Palmarès

15 septembre 2019
Festival de Deauville 2019 samedi 14 septembre Port Authority
© ARP Selection

La journée s'est ouverte avec "Cuban Network" d'Olivier Assayas, présenté en Première et en clôture du Festival de Deauville. Il s'agit de l'histoire du réseau Guêpe, réseau d'espions cubains pro-révolution établi à Miami dans les années 90. À travers l'histoire personnelle de deux de ses membres, Assayas met en lumière cette partie méconnue de la fin de la guerre froide où « le pays qui espionne le plus au monde a accusé celui qui est le plus espionné d'espionnage ». Sans grande consistance, le film est assez agréable à regarder, mais ne nous n'apprend pas grand chose.

Lire la critique de "Cuban Network" par Ray Lamaj

Ce sont ensuite enchaînés deux films de la compétition, "Swallow" qui raconte l'histoire d'une femme qui développe le syndrome de Pica (qui consiste en l'envie irrépressible d'ingérer des objets) après une grossesse pas exactement désirée et "Port Authority". Dans le second, il s'agit de l'histoire de Paul, un jeune de Pittsburgh qui débarque à New York alors qu'il est en conditionnelle. Il espère vivre chez sa sœur, mais elle ne vient pas le chercher. À la rue, il rencontre Lee qui lui permet de trouver où se loger dans un foyer de sans-abris contre un coup de main lors de déménagements qui font suite à des évictions de domiciles. Un jour Paul suit Tekay, un jeune homme du foyer et se retrouve dans une soirée queer. Il fait la connaissance de Wye. Ce film raconte leur histoire d'amour impossible. Juste et honnête, ce film est sensible, sans voyeurisme ou bouffonnerie. La communauté est observée de l'intérieur, sans jugement. À voir.

Le palmarès a été annoncé en fin de journée. "Bull" d'Annie Silverstein en sort grand gagnant avec un Grand Prix (décerné par le jury de Catherine Deneuve), un Prix de la Critique et un prix de la Révélation (décerné par le jury d'Anna Mouglalis). Un double Prix du Jury a été remis à "The Lighthouse" de Robert Eggers et "The Climb" de Michael Angelo Covino. Le prix Michel d'Ornano a été remis à Ladj Li pour "Les Misérables". Le Prix de la Ville de Deauville est revenu à "The Peanut Butter Falcon" de Tyler Nilson et Michael Schwartz. Le Prix Spécial du 45e a été décerné à "Swallow" de Carlo Mirabella-Davis et le Prix du 45e Festival de Deauville a été remis à Olivier Assayas pour "Cuban Network". Ce palmarès s’avère donc très masculin et plutôt relativement inoffensif.

Le dernier film de la journée, et le dernier film du festival pour l'équipe d'Abus de Ciné était "The Hummingbird Project" de Kim Nguyen. Il s'agit du pari fou de deux cousins qui décident de créer une ligne de fibre optique parfaitement droite entre Kansas City et New York afin de gagner une précieuse milliseconde sur la bourse. Jesse Eisenberg tient le rôle de Vinnie, un trader hyper-actif qui rêve d'une autre vie. Son débit de parole est comme toujours, sidérant, et son incarnation parfaite. Le réalisateur a fait le choix de caster Alexander Skarsgård. On aurait alors pu s'attendre à un personnage de geek équivalent à celui de Chris Hemsworth dans le "Hacker" de Michel Mann, mais pas du tout. Anton est un grand homme dégarni, voûté. Son physique semble le gêner et il a besoin de calme et qu'on lui lâche la grappe pour qu'il puisse se concentrer. Le couple d'acteurs fonctionne à merveille, avec une très belle performance également de Michael Mando qui joue un chef de chantier, soutien de Vinnie. Le personnage campé par Salma Hayek, la vénéneuse Eva Torrès, est aussi très réussi. Un bon film, sans prétention.

Deauville s'achève ici pour l'équipe d'Abus de Ciné, sous le soleil qui plus est. Les films de la compétition sont à rattraper aujourd'hui dans les trois salles du festival : le CID, le Casino et le Morny.

Thomas Chapelle Envoyer un message au rédacteur
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