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Festival de Cannes 2024 : "Les Linceuls", ou l’impossible deuil façon Cronenberg
Compétition
LES LINCEULS
(The Shrouds)
de David Cronenberg
avec Vincent Cassel, Diane Kruger, Guy Pearce, Sandrine Holt, Elizabeth Saunders, Jennifer Dale...
Notre premier avis sur le film :
C’est avec un nouveau film de science fiction à l’ambiance malaisante que David Cronenberg est revenu en compétition à Cannes cette année, où après son Prix spécial du jury pour "Crash" (1996), il avait présenté "A History of Violence", "Cosmopolis" et "Les Crimes du futur". "Les linceuls" présente rapidement son concept autour du personnage d’un trouble inventeur, Karsh, incapable de faire le deuil de sa femme, qui a créé des linceuls filmant la décomposition du corps à l’intérieur d’une tombe, afin que leurs proches puissent voir leur corps en 3D sur un écran placé sur la pierre tombale ou via une application sur smart phone. Avouant que c’est un peu pour lui une manière d’être dans la tombe avec sa compagne, ce personnage, interprété par un Vincent Cassel, à l’aspect très vampirique, parvient à mettre mal à l’aise rapidement, d’autant plus qu’il explique le dispositif à une femme avec laquelle il a une blind date.
Mêlant les thématiques favorites du réalisateur canadien, des limites entre l'organique et le synthétique, pureté des corps et blessures ou cicatrices, le film construit un suspense autour de la découverte d'éléments qui auraient été implantés dans le crâne de la défunte. Convoquant aussi la thématique, du deuil, ici à double titre, le scénario se perd tout de même quelque peu autour du concept de complotisme, questionnant au passage la part de réel dans ce qu'il reste des personnes disparues. Un film à voir pour son esthétique ou sa lenteur vénéneuse, à défaut d'une histoire qui soit totalement aboutie.
