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LE SECRET DES PERLIMS

Un film de Alê Abreu

Un film d’animation dont la beauté esthétique est gâchée par un excès de dialogues, souvent répétitifs

Dans une forêt magique évoluent deux créatures, l’une brune, l’autre violette, aux grands yeux, disant être des agents secrets, au service du roi du soleil et du roi de la lune. Face à des géants qui menacent d’engloutir la forêt, ils recherchent les Perlims, des créatures capables de la sauver. Ils trouvent alors une radio, censée servir de connecteur…

Le secret des Perlims film animation animated feature movie

Venu du Brésil, "Le Secret des Perlims", découvert hors compétition au dernier Festival d’Annecy, se veut une fable écologique sur les menaces humaines planant sur la forêt (ces engins qui apparaissent, précédés par des signes d’une présence de militaire...) et les animaux qui la peuplent. On y suit donc deux créatures prénommés Chloé et Bruno (Claé et Bruo en VO), à la recherche de sauveurs potentiels, dans une sorte de fable ou l’on est vite perdus, une sorte de parabole sur la nécessaire implication de la jeunesse face à ceux qui déciment la forêt amazonienne.

Contrairement à son précédent long ("Le Garçon et le Monde", Cristal du meilleur film et Prix du public à Annecy en 2014), ce nouveau film de Alê Abreu n’adopte cette fois pas un dessin simple et presque écolier, mais s’avère très beau picturalement, évoquant de la peinture avec des techniques de pochoirs, et usant surtout de dominantes de couleurs, avec mille nuances, donnant ainsi l’impression de vrais tableaux d’aspects chaleureux. Malheureusement le caractère abscons de l’aventure, malgré les quelques rencontres intrigantes (avec notamment John, sorte d’oiseau à lunettes avec une canne, lui aussi agent secret pour le roi de l’infini), le choix de dialogues envahissants et omniprésents, privilégiant la description au fait de montrer visuellement les choses, devraient noyer aussi bien les petits que les grands.

Ajoutez à cela la répétition martelée pratiquement à chaque ligne de dialogue du mot « Perlim » (totalement insupportable au bout d’un quart d’heure de film) et il n’est pas étonnant que l’attention du spectateur parte ailleurs, loin de cette pseudo-histoire, sur les détails d’une animation qui peine à rattraper la faiblesse du scénario. En sortant de la projection, on se dit que cela aurait fait sans doute un bon court métrage, en zappant les trois quarts de la partie errances du milieu, et en allant à l’essentiel sur les personnages, dont certains apparaissent soudainement sans qu’on comprenne leur statut. À vouloir jouer trop sur l’onirisme et garder toute explication pour la fin, le spectateur passe juste son temps à s’agacer de ne rien comprendre, ou si peu.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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