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SANS RÉPIT

Un film de Régis Blondeau

Remake bas de gamme

Pour Thomas, policier de la brigade criminelle, les emmerdes s’accumulent : le jour de l’enterrement de sa mère, alors que la police des polices inspecte son commissariat (et qu’il a des choses à cacher), il roule en direction de la morgue et tue accidentellement un homme, dont il dissimule provisoirement le corps dans son coffre…

Sans répit film movie

Sortie le 25 février 2022 sur Netflix

En 2014, avant l’excellent "Tunnel", le réalisateur sud-coréen Kim Seong-hoon sortait "Hard Day", un polar intense parsemé de burlesque noir. Huit ans plus tard, Régis Blondeau, directeur photo ayant notamment travaillé sur des comédies comme "Mais qui a tué Pamela Rose ?", "Vilaine" ou "Les Profs", décide de se lancer dans la réalisation en proposant un remake français de ce film. Même s’il parvient à sauver quelques scènes, le résultat s’avère navrant.

Pour qu’un remake soit intéressant, encore faut-il proposer une variation, une réinterprétation, un pas de côté. Or, dans ce qui est en grande partie un copié-collé sans véritable patte, la seule réappropriation que propose "Sans répit", c’est de forcer le trait comique. Raté : alors que l’équilibre entre humour noir et drame policier était subtil dans "Hard Day", l’humour devient ici plus grossier et affaiblit toute la part dramatique du récit. La faute incombe entre autres au choix de Franck Gastambide et Michaël Abiteboul pour l’interprétation de deux des personnages principaux, soit deux acteurs dont le jeu n’a pas suffisamment d’épaisseur pour exploiter le potentiel tragi-comique du scénario. En revanche – et c’est l’une des rares satisfactions du film – Simon Abkarian excelle en ripou sadique, au point d’être au même niveau que Jo Jin-woong (l’interprète du protagoniste sud-coréen d’origine) voire meilleur.

Au final, ce long métrage pourra satisfaire un public qui ne connaît pas le film d’origine et qui appréciera les bonnes idées dont Blondeau n’est pas responsable (notamment la scène de la morgue), mais le plaisir restera modéré à cause d’un récit parfois confus (ce qui n’était pas le cas dans "Hard Day") et de cette impression quasi constante de regarder l’un de ces téléfilms qui fleurissent à la télévision française et face auxquels on se dit que le manque de style ramollit toute bonne idée scénaristique.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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