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REBECCA

Un film de Ben Wheatley

Une nouvelle version sans âme ni intérêt

Une jeune dame de compagnie croise le très beau Maxim de Winter. Rapidement, une histoire d’amour naît entre eux et ils se marient. La jeune épouse emménage alors dans sa luxueuse demeure en Angleterre. Mais rapidement l’ombre de la première femme de son mari va se montrer de plus en plus présente…

Sortie le 21 octobre 2020 sur Netflix

Au début des années 2010, Ben Wheatley s’imposait comme l’un des nouveaux talents du cinéma de genre, notamment avec "Kill List" et "Touristes". Plus discret depuis, malgré des tentatives ambitieuses, comme "High-Rise", celui qui s’apprête à réaliser la suite de "Tomb Raider", avec Alicia Vikander, revient aujourd’hui sur Netflix. Et avec un défi de taille : oser s’attaquer à un remake de "Rebecca", seule œuvre du maître Hitchcock à avoir reçu l’Oscar du meilleur film – ou plutôt à une nouvelle adaptation du roman originel de Daphne du Maurier paru en 1938. L’intrigue suit donc une jeune dame de compagnie suivant son employeur à Monte-Carlo. Découvrant un monde de luxe et d’insouciance, elle fait surtout la rencontre du beau Maxim de Winter, riche veuf. Le coup de foudre est immédiat. Mais alors que la jeune femme doit se rendre, contre sa volonté, à New York, le bel étalon n’hésite pas à la demander en mariage. Les nouveaux époux emménagent alors à Manderley, superbe manoir au cœur des Cornouailles. Les débuts idylliques seront bientôt perturbés par l’ombre omniprésente de la première conjointe de Maxim de Winter : Rebecca.

Rythme nonchalant, effets de style non maîtrisés, suspense inexistant… Cette version 2020 est très loin de son illustre prédécesseur. Si le film s’avère plus proche du roman initial (notamment dans le sort réservé à la première femme), le métrage ne réussit jamais à mêler ses différentes tonalités, le romantisme sirupeux de l’ensemble venant grandement annihiler toute l’anxiété qui pouvait se dégager des longs couloirs de la demeure. La faute à un scénario où tous les curseurs sont poussés pour répondre aux codes de notre époque, oubliant toute expression de subtilité. La figure fantomatique devient ainsi une forme matérialisée, la protagoniste, une femme forte ; et le thriller se complait dans ses apparats de récit initiatique. Sans aucun mystère, avec une mise en scène et un score peu inspirés, "Rebecca" rejoint la liste des fausses bonnes idées de la plateforme Netflix.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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