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LINDA VEUT DU POULET

La recette parfaite pour vous donner le sourire aux lèvres

Alors que Linda est injustement punie par sa mère, cette dernière se rend compte de son erreur et lui autorise de lui demander ce qu’elle veut. Ce sera un poulet aux poivrons. Mais la mission va s’avérer bien plus complexe que prévue…

Linda veut du poulet film animation animated feature movie

Après le succès critique du poétique et sensoriel "La jeune fille sans mains", Sébastien Laudenbach revient sur le devant de la scène grâce à un nouveau film d’animation, co-réalisé avec Chiara Malta, avec qui il avait déjà pu collaborer sur des courts métrages. Sans surprise, l’inventivité formelle est toujours présente, entre simplicité et expérimentation. Mais ce qui surprend un peu plus, c’est la tonalité de l’ensemble, très nettement placée du côté de l’humour, à l’image de ce titre aussi factuel que comique.

Linda, c’est une petite fille qui vit dans les grandes tours d’une résidence où toutes ses copines du quartier habitent également. Elle adore le jaune, c’est sa couleur préférée, et trouve tellement jolie la bague de sa mère. Mais celle-ci ne veut pas que son enfant la prenne à l’école, par peur de ne jamais revoir le bijou. Et c’est ce qui arriva un jour, l’anneau disparaît. Aucun doute, sa fille est coupable et sera donc punie. Sauf qu’après une courte enquête, il s’avère qu’elle était innocente, ce qui lui offre le droit de réclamer ce qu’elle veut. Et si beaucoup auraient demandé des jouets ou des biens très chers, cette gamine-là ne désire qu’une seule chose : du poulet aux poivrons…

De ce postulat absurde, le duo de cinéastes en tire une aventure haute en couleurs et rebondissements. Surtout, derrière cette apparente dérision, se cache une réalité bien plus tragique : ce plat, c’était celui de son défunt paternel. Par ce geste, l’enfant cherche à renouer avec son père dont elle se demande parfois s’il peut l’entendre depuis là où il est. Aussi candide que déchirant. Et si vous pensez que répondre à cette requête est relativement simple, vous vous trompez. Car c’est la grève, la grève générale ! Tout est fermé. Paulette va embarquer sa progéniture dans des pérégrinations complètement barrées à la recherche de la fameuse volaille, invitant dans leur périple un policier pas très sûr de lui, une sœur colérique dont le yoga ne semble pas l’apaiser, un maraîcher romantique et riche en pastèques ou encore une armée de bambins particulièrement excités.

Pure comédie, le film est aussi le portrait d’une enfance écorchée, entre les blessures qui ne guérissent jamais et les rêveries encore autorisées par le jeune âge. Tout en détournant certaines images pour les plonger dans leur univers, et en s’appuyant sur des dialogues mordants, Chiara Malta et Sébastien Laudenbach signent une œuvre solaire, au rythme effréné, et à l’animation virevoltante. Sa sélection au Festival de Cannes 2023, dans la sélection de l’ACID, est ainsi plus que méritée.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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