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LE PARADIS

Un film de Zeno Graton

Des rêves limités

Joe, 17 ans, est en centre fermé pour mineurs. Dans trois semaines il a une audience pour sa mise en liberté conditionnelle, qui lui permettrait de vivre dans un appartement de transit. Mais lorsque débarque un nouveau, William, tous deux développent rapidement une attirance l’un envers l’autre…

Le Paradis (2023) film movie

Joe, en centre fermé pour mineurs, rêve de cette liberté qu’il pourrait avoir d’ici quelques semaines. Il s’offre d’ailleurs une fugue en bord de mer, en guise d’avant-goût. Un moment qui pourrait bien lui coûter sa future conditionnelle. Mais en se laissant aller à ses pulsions avec William, le nouveau venu, il va s’enchaîner à autre chose. Joli double portrait de deux solitaires, l’un, Joe, évoquant juste en voix-off de lointains souvenirs de balades avec sa mère, l’autre, William, dont les parents ne sont même pas venus à son audience, "Le Paradis" va mettre au cœur de son récit leur rencontre et la puissance d’un amour adolescent, les perspectives pour chacun restant limitées.

N’hésitant pas à montrer le contact charnel entre les deux garçons, dans les recoins que leur laisse ces lieux (des toilettes, une échappée lors d’un footing...), la mise en scène de Zeno Graton joue à fond la carte de la symbiose entre les deux garçons, la paroi qui sépare leurs chambres devenant même un élément érotique en soi. Avec un scénario qui se concentre sur les sources d’espoir des uns et des autres, et la conséquence ponctuelle des déceptions qui y sont liées, le film vise juste. Ajoutez à cela un ensemble de jeunes interprètes convaincants (dont Khalil Gharbia vu dans "Peter von Kant" et Julien De Saint-Jean déjà découvert dans "Arrête avec tes mensonges") et la présence magnétique de Eye Haïdara ("Les femmes du Square") en éducatrice, et vous obtenez un premier film sensible et touchant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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