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LE CHÂTEAU SOLITAIRE DANS LE MIROIR

Un film de Keiichi Hara

Une étonnante et émouvante approche de problèmes adolescents

Kokoro est élève au collège. Mais cela fait des jours qu’elle n’y a pas mis les pieds. Passant un entretien avec une psychologue, il lui est proposé d’intégrer une classe spéciale, mais il est finalement décidé de ne pas la renvoyer là-bas tout de suite. Alors qu’elle est seule à la maison, son miroir se met à briller, et, aspirée dans celui-ci, elle se retrouve dans un étrange château. Là, elle est accueillie par une fillette en robe rouge avec un masque en forme de tête de loup, qui lui présente 6 autres adolescents qu’elle surnomme les « Petits Chaperons Rouges perdus ». Elle leur donne alors les règles liées à leur présence dans les lieux…

Le Château solitaire dans le miroir film animation animated feature movie

"Le Château solitaire dans le miroir" s’ouvre sur l’héroïne alitée, et une voix qui résonne : « lis-moi le Petit Chaperon Rouge ». Un prélude bien mystérieux pour ce récit qui commence par introduire la jeune Kokoro, collégienne en cours de déscolarisation, ne pouvant retourner à l’école, et observant le monde depuis sa fenêtre, entre les rideaux, incapable même de parler à sa voisine d’en face, qui semblait être son amie. C’est sur le principe du mystère que fonctionnera d’ailleurs l’ensemble du scénario, la quête de la clé d’une « salle des vœux », entre seulement 9h et 17h, sous peine de se faire dévorer par un loup s’ils restent après l’heure sur les lieux, étant un objectif bien obscur.

Il y a là de quoi stimuler la moindre imagination adolescente ou adulte, l’introduction posant immédiatement mille questions. Qui est cette petite fille qui s’appelle elle-même la Reine louve ? Qu’est ce qui unit les 7 ados ici présents ? Quels sont les vœux que chacun pourrait faire, sachant qu’un seul d’entre eux y aura droit ? Quelles alliances ou manigances vont se nouer dans cette quête limitée dans le temps (une année scolaire, d’avril à mars l’an suivant…) ? Les opportunités sont tellement multiples que la construction du film en devient de plus en plus complexe, insérant quelques flash-back sur les souvenirs des uns ou des autres, alors qu’ils apprennent à se connaître, chacun étant présent selon ses contraintes ou ses envies.

Chapitré selon les mois qui s’écoulent, le film se fait ainsi de plus en plus dramatique, une fois l’été passé et l’insouciance avec. D’autant que la question du retour en classe devient de plus en plus pressante pour l’héroïne, et que ces visites dans le château interrogent chaque personnage sur son comportement avec les autres, certaines règles supplémentaires étant égrenés au fil de l’intrigue. Difficile alors de ne pas être ému, par cette histoire qui relie délicatement des destins déstabilisés, accompagnée par un très beau thème musical aux chœurs imprégnants. Sans jamais verser dans la surenchère, "Le Château solitaire dans le miroir" marque un pas en avant dans la carrière de Keiichi Hara, déjà réalisateur "Wonderland, le royaume sans pluie", "Miss Hosukai" et "Un été avec Coo" qui parvient ici à mêler habliement fantastique et thèmes sociaux contemporains, particulièrement prégnants au Japon et dans cette société où l’on exige des adolescents d’être déjà performants, le mal être étant déjà perçu comme un facteur de mise à la marge.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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