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LA FIANCÉE DU POÈTE

Un film de Yolande Moreau

D’une fantaisie bohème réjouissante

Mireille arrive en bus dans la maison familiale des bords de Meuse dont elle vient d’hériter. Travaillant comme serveuse à la cafétéria des Beaux-Arts de Charleville, elle décide, pour s’en sortir, de louer des chambres de sa maison, à des étudiants. Elle va en fait laisser s’installer trois hommes, un jeune peintre doué pour des reproductions, un jardinier spécialisé dans les ronds-points, et un cowboy turc qui chante faux. Mais son existence est toujours imprégnée de la présence de son véritable grand amour, le poète…

La Fiancée du poète film movie

Troisième long métrage de réalisatrice signé Yolande Moreau, après "Quand la mer monte" et "Henri", "La Fiancée du poète" est un trésor de personnages excentriques, dont le récit désordonné a séduit le jury du dernier Festival d'Angoulême, qui lui a attribué le Valois du meilleur scénario. Co-écrit par Yolande Moreau et Frédérique Moreau, le film séduit en effet par la richesse de ses personnages, dont les interactions viennent créer un joyeux bordel, évoquant l'ambiance de certains films de Kusturica, tels "Underground" ou "La Vie est un miracle !". Profondément vivant, le film nous emmène dans des délires mêlant intrigue amoureuse, comédie de mœurs et film d’arnaque.

Chaque personnage masculin aura ici ses petits secrets, déstabilisant ainsi le fragile équilibre instauré dans la maison, où les soupirails permettent aussi quelques indiscrétions. Les manies honteuses d'un Grégory Gadebois délicieusement timide, les envolées musicales d'un Estéban inspiré, l'arrivée soudaine du plombier Sergi Lopez ne feront que contraster avec les gentilles illusions du personnage de Yolande Moreau, elle aussi arnaqueuse sur les bords. Si sa mise en scène fait également preuve d'inventivité (le passage façon film muet, le départ en bateau...), on ressort du film plein d'espoir en l'humanité, comme gonflé à bloc par le discours sous-jacent sur le besoin du mensonge pour mieux se consoler ou mieux rêver.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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