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IN THE CUT

Un film de Jane Campion

Enquête bidon pour passion érotique

Frannie est une trentenaire célibataire, professeur de lettre à Manhattan. Un soir, alors qu’elle interview l’un de ses élèves dans un bar, elle est témoin d’une scène de sexe dans les toilettes entre un homme tatoué d’un mystérieux 3 de pique, et une femme, qui sera retrouvée morte le lendemain…

Le désir de la femme a toujours été une obsession dans les films de Jane Campion (La leçon de piano, Portrait de femme). Mais on est loin ici de ses belles réussites, où l'érotisme troublant de certaines scènes anodines, pouvait vous électriser tout le corps. Au travers de l'adaptation d'un roman à l'intrigue bien mince, la réalisatrice australienne n'arrive pas à se dépêtrer des quelques personnages alibi, servant de fausses pistes convenues (l'étudiant noir amoureux…).

La relation trouble entre cette femme et l'inspecteur macho interprété par l'animal Mark Ruffalo ne parvient jamais à un niveau d'ambiguïté crédible. Et du coup, la passion, même filmé proche des corps, ne s'étoffe guère au cours du film. Et son dénouement très vite expédié, où le rôle du fameux phare rouge qui revient régulièrement à l'image tout au long du film (en dessin au tableau, en maquette sur le bureau du flic, en vrai à la fin) reste des plus obscurs. Heureusement, Meg Ryan aborde ici un changement de registre salvateur, loin des comédies romantiques à l'eau de rose. Et elle détruit savamment son image d'américaine modèle, attirée ici irrémédiablement par le danger. Un film à l'esthétique trouble et au scénario bancal.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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