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FREAKS OUT

Un film de Gabriele Mainetti

Une petite bombe de fantaisie et d’action, des plus stimulantes

A Rome, en 1943, Matilde, Cencio, Fulvio et Mario semblent avoir chacun des pouvoirs particuliers. C’est justement ce qui intéresse Herr Franz, qui, les ayant repérés grâce à ses dessins prémonitoires, souhaite en faire cadeau à Hitler. Mais de son côté, Israel, propriétaire du cirque, qui tentait d’organiser la fuite de sa troupe vers l’Amérique, disparaît. Les voila alors livrés à eux-mêmes, dans un monde où ils n’ont pas leur place, et sous occupation nazie…

Freaks Out film movie

A la vision de "Freaks Out", fantaisie survitaminée signée Gabriele Mainetti, auteur remarqué de l’étrange "On l’appelle Jeeg Robot", passé notamment par le Festival de Gérardmer où il avait obtenu le Prix du jury, beaucoup penseront à la fois à l’univers de Guillermo Del Toro (d’autant que son dernier film "Nightmare Alley" démarre aussi dans un cirque à l’ancienne, avec ses phénomènes de foire), mais aussi aux "X-Men" groupe d’hommes mutants mis en valeur dans de nombreux films et spin-off. Les influences sont indéniables, et l’homme s’amuse à redéfinir ici, comme dans son précédent film, les contours de la notion de Super-héros.

"Freaks Out" lâche ainsi dans la nature quatre créatures de foire, dont il présente les dons dans une introduction proche du conte. Nous faisons ainsi la connaissance de Matilde, acrobate capable de faire briller des ampoules, Mario, un nain clown qui attire le métal, Cencio, jeune homme qui contrôle les insectes, lucioles comme scorpions, et Fulvio, homme à la pilosité envahissante qui plie le métal. Ce sont ainsi autant de talents qui les séparent du commun des mortels, mais qui leur seront fort utile dans leur fuite puis leur combat contre les nazis.

Nous plongeant subitement dans un film de guerre, un bombardement venant détruire le cirque dans lequel ils travaillent, Gabriele Mainetti nous invite ainsi à suivre ces « quatre fantastiques » dans leur recherche du directeur du cirque, juif disparu en ces temps où les nazis règnent sur l’Europe, tout en faisant planer en parallèle l’ombre d’un soldat, Herr Franz, interprété avec délectation par le très en vogue Franz Rogowski ("Une valse dans les allées", "Ondine"…), qui cherche à compléter sa collection de personnes ayant des dons, quitte à en sacrifier quelques uns au passage, lorsque ceux-ci ne s’avèrent pas à la hauteur pour former le « cirque parfait ».

Scènes de combat haletantes, effets spéciaux parfaitement intégrés et servant l’action, direction artistique convoquant tout un univers (même les confettis du cirque allemand ont la forme de croix gammées !), l’aventure s’avère à la fois passionnante et étonnante, mêlant tension, humour et émotion. Il faut dire que le scénario joue sur ses aspects ludiques, qu’il développe différents aspects de la guerre, ou d’autres enjeux parallèles autour de la différence, recherchant toujours un caractère universel. Cencio apprendra ainsi à ses insectes à former la croix gammée, un tas de valise sur un quai évoquera les déportations, la danse de cabaret se fera au pas militaire… Dirigeant tous ses efforts vers un climax guerrier où chaque étape constitue une surprise, Gabriele Mainetti nous concocte ainsi une aventure stimulante pour l’imagination, qui est aussi un vrai délice pour les yeux.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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