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FANTASTIC MR FOX

Un film de Wes Anderson

Robin... des fois

Non content de disposer d’un terrier, Mr Fox, convaincu par sa femme de laisser tomber ses activités de voleur, décide d’installer sa famille dans un arbre. Il visite alors un arbre magnifique, planté sur une colline, et situé à proximité des installations de trois puissants producteurs locaux…

On connaissait la propension de Wes Anderson à réaliser des films à l'humour décalé, aux personnages tous plus ou moins barrés, et à nous faire plonger à chaque fois dans un monde particulier, que les personnages seuls suffisaient à définir. Adepte des grandes familles, il s'était d'abord aussi bien attaqué aux riches ("La Famille Tennenbaum") qu'aux fratries divisées ("A bord du Darjeeling Limited"). Le voici ici, se saisissant d'un conte pour enfants, à dépeindre la vie quotidienne d'une famille de renards, dont le père a promis d'abandonner ses activités filoutes, et dont le fils adolescent tente désespérément de trouver un sens à son existence, tout en essayant de se faire remarquer.

Ce conte cynique, lointaine évocation de Robin des bois, s'avère relativement bavard, laissant ses personnages exprimer leurs doutes, comme leur amertume. Si l'aspect visuel, très travaillé au niveau des décors et de la cohérence des couleurs, ravira petits comme grands, l'animation, très saccadée (et loin des réussites des Studio Aardman, telles "Chicken Run") verse plus du côté des bricolages amusants de "Panique au village", mais risque d'agacer les adultes. Sorte de guide pour les voleurs en herbe, invitant à savoir s'arrêter ou donnant des conseils pour ne pas se faire pincer, "Fantastic Mr Fox" adopte en tout cas divers niveaux de lecture qui, mélangés, font qu'il ne s'adresse malheureusement ni vraiment aux enfants, ni vraiment aux adultes.

Les ados y trouveront alors peut-être leur compte, se reconnaissant éventuellement dans le personnage du fils, frustré de la famille, qui aimerait suivre les traces du père et tente par la parure de se doter d'une personnalité (il revêt une cape ridicule à souhait, façon super-héros, mais n'a pas droit à la « cagoule de voleur »). Ils se retrouveront peut-être également dans ses rapports au cousin, dont il jalouse les divers dons, au père dépeint comme un grand enfant plutôt fuyant, ou à la mère sur-protectrice. Difficile à dire.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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Bande annonce par Filmtrailer.com

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