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Festival de Venise 2022 : Marilyn Monroe figure iconique de la femme objet dans "Blonde"

10 septembre 2022
Festival de Venise 2022 Impression 17 Blonde
© Netflix, Fourni par la Biennale de Venise

Compétition
BLONDE
de Andrew Dominik
avec Ana de Armas, Adrien Brody, Bobby Cannavale, Xavier Samuel, Julianne Nicholson, Lily Fisher…

Notre première impression sur le film :

Blonde est l’adaptation du roman de Joyce Carol Oates (paru en 2000, 1110 pages), une version imaginée poétique et féministe de la vie de l’icône qu’était devenue Marilyn Monroe, se détachant de plus en plus de celle qui était derrière, dans la vie privée : Norma Jeane. En ne prenant pas soin de prévenir du fait qu’il s’agit d’un parcours romancé, les écarts avec la réalité seront difficiles à mesurer pour le spectateur non averti. Car non seulement certains éléments chronologiques ne sont ici pas respectés, mais le film présente une vision très sombre, non seulement de la réussite à Hollywood pour une femme, mais surtout des relations de Norma Jean avec ses amants ou maris, soulignant sa recherche traumatique du père, son besoin de reconnaissance, mais aussi son utilisation comme femme objet, autant sexuel que possession.

Andrew Dominik ("L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford") n'a donc pas fait ici l’unanimité avec "Blonde", même si le film s’attache fort justement à montrer les dérives du male gaze comme forme de domination. Composant des scènes glaçantes, telle la rencontre ultra sécurisée avec Kennedy, l’audition avec Darryl F. Zanuck, ou le simple positionnement des applaudissements d’un foule à l'ampleur inutile lors de la prise avec la jupe soulevée par l'air de la bouche de métro dans "Sept ans de réflexion", le metteur en scène parvient à créer le malaise. Multipliant les audaces et les dispositifs visuels, la seule éclaircie dans ce voyage plein de noirceur apparaît autour de la liaison avec le fils Chaplin et son ami, la représentation du triangle amoureux et de la découverte du plaisir, avec les corps étirés devenant volutes, étant des plus troublantes. Un biopic à part dont la durée n’est pas un problème et dont on ne ressort pas intact.

Voir la bande annonce du film "Blonde" (vost français) :

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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