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INTERVIEW

QUI M’AIME ME SUIVE

C’est dans une salle de conférence de l’hôtel Hilton que nous avons rencontré Benoît Cohen et Eléonore Pourriat. C’est le quatrième film qu’ils co-écrivent en couple.

Avez-vous choisi le thème de la remise en question pour susciter des vocations parmi vos spectateurs ou étai…

© Patrice RICOTTA

C’est dans une salle de conférence de l’hôtel Hilton que nous avons rencontré Benoît Cohen et Eléonore Pourriat. C’est le quatrième film qu’ils co-écrivent en couple.

Avez-vous choisi le thème de la remise en question pour susciter des vocations parmi vos spectateurs ou était-ce un choix gratuit, sans réel but ?

Pour Benoît Cohen, un film sert d’abord à raconter des histoires. La réalisation de vieux rêves de jeunesse est un thème qui peut toucher certains. Il serait d’ailleurs amusé de savoir qu’une ou deux personnes parmi toutes celles qui verront le film décident de tout lâcher pour changer de vie.

Eleonore ajoute que ce film traite d’un fragment de la vie seulement, et de la nécessité de fabriquer sa vie, de la prendre en main tant qu’il est encore temps, avant d’avoir des remords et des regrets.

Il est spécifié dans le dossier de presse que vous préféreriez qu’on ne dévoile pas la fin du film. Sans le faire, on peut vous demander si cette fin justement, n’est pas un peu lâche en ce sens qu’elle n’apporte pas vraiment de solution à la grande question qui constitue la trame du film, à savoir : vivre ou se laisser vivre ?

Benoît Cohen répond que pour lui, on ne va pas au cinéma pour trouver des solutions. Chacun doit trouver la sienne. Il n’y a donc pas de lâcheté dans la réalisation du scénario. Cette fin était d’ailleurs prévue depuis le début dans l’écriture. Elle constituait le point de départ de la narration.

On connaît Romane Bohringer sensible, fragile, femme enfant dans ses rôles. Elle est ici tout le contraire. A-t-il été difficile pour elle d’incarner le personnage d’Anna ?

Dès le début du film, Romane a fait confiance à Benoît Cohen, même si elle ne se voyait pas du tout dans ce rôle. Pendant le tournage d’ailleurs, elle avait plutôt envie d’aller vers les musiciens, de prendre une guitare et de jouer les rockers avec eux.

Benoît et Elénore écrivent pour les acteurs. A l’écriture, ils savent déjà qui va jouer quel rôle. En travaillant ainsi, ils essaient de surprendre à la fois les spectateurs en changeant les registres traditionnels des comédiens et les acteurs eux-mêmes en leur proposant de nouveaux types de rôles.

Vous dites que vous essayez de sortir les comédiens de leurs registres habituels, a-t-il été difficile pour vous Eléonore de jouer le personnage de Chine, la rockeuse dure au cœur tendre ?

Oui ! Eléonore ne connaissait rien au monde de la musique, elle n’avait jamais joué de guitare ni chanté. En écrivant le scénario, elle ne pensait pas jouer le rôle de la chanteuse, elle a donné au personnage de Chine une dimension très « rock ». Quand Benoît lui a proposé de jouer le personnage, elle a dû trouver comment construire son personnage. Pour cela, elle s’est inspiré de PJ Harvey, Shan Marshall (Cat Power) qu’elle suivait déjà beaucoup avant le film.

Quels sont vos projets pour les prochains mois ?

CANAL Plus a commandé au couple la suite de Nos Enfants Chéris en 12 épisodes de 26 minutes que la chaîne diffusera l’été prochain, en 2007. Pour ce projet, CANAL leur a donné carte blanche.

Eléonore en avait commencé l’écriture pendant que Benoît travaillait au montage final de QUI M’AIME ME SUIVE. Pour l’aider, ils avaient fait appel à d’autres auteurs, mais ils ont été « malheureux » (dixit Benoît Cohen !) parce qu’ils n’arrivaient pas à retrouver leur touche personnelle. Ils ont donc décidé de poursuivre l’écriture à deux seulement pour rester dans l’esprit qui leur est propre.

Anthony REVOIR Envoyer un message au rédacteur

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