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INTERVIEW

BIG CITY

Abus de ciné:
Comment qualifieriez vous votre film entre hommage au western, film pour enfants et satire sociale?

Djamel Bensalah:
Par aucun de ces termes. Dans le cinéma, on nous force trop souvent à faire des choix, à rentrer dans une catégorie pour créer un produit consom…

© Gaumont Distribution

Abus de ciné:
Comment qualifieriez vous votre film entre hommage au western, film pour enfants et satire sociale?

Djamel Bensalah:
Par aucun de ces termes. Dans le cinéma, on nous force trop souvent à faire des choix, à rentrer dans une catégorie pour créer un produit consommable. Dans la vie, les choses ne dépendent pas d'une seule composante. Mais mon film n'est pas un fourre tout pour autant.

Abus de ciné:
Est-ce qu'il a été difficile de diriger une équipe d'enfants?

Djamel Bensalah:
Je ne le referais pas... Sur le plateau, ils étaient près de 80. Vous connaissez les trop règles au cinéma: ne jamais tourner avec des enfants, des animaux, ou dans l'eau. Sur « Big city », les enfants avaient entre 6 et 13 ans. Le plus difficile a été de gérer l'ordre de tournage des scènes et le rythme naturel de la vie. Il a fallu faire attention à de nombreux détails: les dents de lait qui tombent, les appareils dentaires qu'on doit poser à l'intérieur pour qu'on ne les voit pas... Sans parler des problèmes ponctuels: les épidémies de poux ou la grippe...

En plus, il y a les problèmes de logistiques. Ainsi, les enfants à l'écran ne sont que la partie haute de l'iceberg. On peut compter qu'en moyenne pour un enfant, il y a 5 personnes derrière. Le tournage a eu lieu en Bulgarie et au Canada, où il a fallu louer un hôtel spécialement, et organiser une école, un hôpital, ainsi que l'accueil des parents.

Abus de ciné:
Les enfants ont-ils eu des problèmes pour apprendre les textes?

La fille de l'entraîneuse:
Moi, je lisais une phrase, puis l'autre. Et je recommençais... Il y a des choses pas faciles à retenir.

La fille de l'institutrice:
J'essayait de comprendre le texte d'abord. Et puis j'avais déjà joué dans « Le papillon », aux côtés de Michel Serrault...

Le fils du prisonnier: Telesphore
Ca n'était pas difficile d'apprendre. J'avais déjà joué dans une pièce de théâtre, plus longue que ton film. Alors tais toi! Ca s'appellait « Le soleil et la lune » et ça durait 2 heures.

Djamel Bensalah:
Les enfants ont l'habitude de ces tours de table. On a déjà fait plus de 30 villes avec ce genre de conférences de presse...

La fille de l'entraîneuse:
Oui , mais c'est la première fois autour d'une table de président ou de premier ministre...

Abus de ciné:
Comment s'est passé le casting?

Le fils du chef indien:
Je voulais jouer James Wade, mais je n'avais pas une tête de héros...

Le fils du croque mort:
Je ne m'attendais pas à être pris...

La fille de l'entraîneuse:
Quand j'ai su que les enfants prenaient la place des parents, j'ai tout de suite eu envie de le faire. Mais je voulais jouer la belle au départ...

La fille de l'institutrice:
Au départ je devais jouer la bonne (Betty Wilson). Djamel m'a demandé si je voudrais pas jouer l'institutrice. Au départ je ne voulais pas le faire, et c'est mon père qui m'a inscrite au casting...

Abus de ciné:
Tu as toujours autant de mal à comprendre qu'une fille est amoureuse de toi dans la vie?

James Wade:
J'espère pas être comme ça. C'est du cinéma, c'est pas grave...

Abus de ciné:
Le film porte un message contre le racisme...

Djamel Bensalah:
Sur le tournage en Bulgarie, il y avait des figurants locaux. Certains n'avaient jamais vu de noirs de leur vie. On a eu des problèmes de racisme, ils s'en sont notamment pris à Telesphore. C'est la peur de l'inconnu qui fait agir comme cela. Le message de mes films de manière générale, et de celui-ci en particulier c'est « mélangeons nous »! Mais « Big City » s'adresse au jeune public et utilise donc des clichés.

Indépendance:
C'était un gros mélange sur le tournage. Mais on est tous pareils, on s'entendait bien. Il n'y a pas eu de problèmes. Le personnage de James Wade, lui, est raciste « malgré lui »...

James Wade:
Je suis assez d'accord. Mais je ne l'ai réalisé qu'en voyant le film...

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

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