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YOUNG HEARTS

Un film de Anthony Schatteman

S'affirmer

Elias, 14 ans, est le fils de Luk Montero, chanteur populaire flamand. C’est l’été et il aime à profiter du beau temps en se rendant en vélo dans la ferme de son grand père. À l’école arrive un nouveau, Alexander, qui n’est autre qu’il avait aperçu à la fenêtre de la maison d’en face et à qui il avait fait signe. Un jour leurs familles prennent un repas ensemble, chez lui, et une complicité nait avec Alexander, alors qu’ils jouent ensemble du piano. Mais alors qu’Elias entretient un lien ambigu avec sa camarade Valérie, ce denier ne cache pas que son ex était un garçon…

Si à la lecture du synopsis, vous vous dites qu’il y a là des bases qui ressemblent à "Close" de Lukas Dhont, vous n’avez sans doute pas tort. D’autant que le film est également belge et que les deux réalisateurs se connaissent. Pourtant les deux films n’emprunteront pas les mêmes chemins, les choses étant déjà plus explicites ici dès le départ : Alexander aime les garçons. C’est donc moins à la formation d’une personnalités qu'à l’acceptation de sa propre homosexualité que "Young Hearts" s’intéresse.

Réussissant joliment à transmettre les petits riens qui font les souvenirs indélébiles d’un premier amour, Anthony Schatteman filme avec douceur une escapade fondatrice (ici à Bruxelles) où les deux garçons se retrouvent enfin seuls, et partagent une visite, une gaufre, une photo ensemble scellant une sorte d’union rêvée. Cette parenthèse va aussi permettre de montrer à quel point Alexander est en avance dans ses certitudes sur Elias, lors d’une visite à son oncle qui tient un cabaret, occasion d’une version toute douce de "J’aime la vie", le tube de Sandra Kim, gagnant de l’Eurovision 1986.

Il y a certes quelques facilités dans le dénouement de l'histoire, et dans la mise en scène qui va avec (notamment un ralenti assez malvenu), mais la belle complicité avec un grand-père qui joue le rôle de tiers de confiance constitue un point fort du récit . Avec un scénario qui met bien en évidence les hésitations d’Elias comme la peur de ne plus être accepté (le harcèlement à l’école est évoqué en fond, avec un dessin insultant fait sur une couverture de magazine sur lequel son père et sa famille posent), "Young Hearts" respire la justesse et parvient à émouvoir.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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