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WHITE HOUSE DOWN

Un film de Roland Emmerich

Un pur divertissement testostéroné

Alors que le Président américain vient d’initier les négociations d’un immense traité de paix avec tout le Moyen-Orient, des mercenaires s’emparent de la Maison Blanche. Les seules chances de survie pour l’homme politique reposent dans les mains de John Cale, ancien militaire reconverti dans la garde rapprochée, venu visiter le bâtiment avec sa fille…

Après un léger détour par la case Shakespeare, avec le plutôt réussi "Anonymous", Roland Emmerich revient à son domaine de prédilection, le grand spectacle et les explosions pétaradantes. Et décidemment, l’année 2013 est une sale année pour la Maison Blanche, car après avoir subi une attaque terroriste dans "La Chute de la Maison Blanche", c’est une nouvelle fois au cœur de cette illustre demeure que va se dérouler l’action de ce long-métrage. Le Président James Sawyer, allégorie assumée et fantasmée de Barack Obama, ne jure que par la paix, « la plume est plus puissante que l’épée » répète-t-il en permanence. Et alors qu’il vient de concevoir un traité de paix avec tout le Moyen-Orient, il se voit bloqué dans la Maison Blanche, celle-ci étant prise d’assaut par un groupe de mercenaires surentraînés. Heureusement pour lui, John Cale (Channing Tatum), les muscles saillants et le marcel moulant de sortie, passait par là et compte bien tout faire pour sauver la vie de son chef d’État.

Une fois ce postulat de départ installé, la caméra nous plonge alors dans une escalade d’actions et d’explosions, l’affrontement entre les paramilitaires et le binôme Cale-Président Sawyer provoquant de nombreuses fusillades et bagarres en tout genre. Néanmoins, le réalisateur a cherché à alterner entre grandes scènes d’actions et séquences plus intimistes, le héros cherchant avant tout à protéger sa fille, également coincée dans le building. Évidemment, c’est avec la finesse d’un pachyderme que le cinéaste allemand développe cette relation père-fille, les clichés grotesques devant nous faire verser notre petite larmichette. Mais malgré ces défauts apparents, la fillette va devenir un des moteurs du métrage et occuper un rôle prépondérant qui différencie adroitement ce projet du reste des productions du genre. Si les corps élitistes devraient dénigrer avec vigueur ce nouveau blockbuster, évidence est de constater que la recette finit par fonctionner, Emmerich maîtrisant parfaitement le sens du grand spectacle, et le rythme enlevé et les multiples retournements de situation empêchant les spectateurs de se lasser.

Mais si les rouages sont bien huilés, il manque toutefois un brin de folie pour emporter notre enthousiasme total. Notre engouement aurait ainsi été bien plus considérable si le long-métrage avait pleinement assumé son second degré et ses invraisemblances. En effet, avec Jamie Foxx pour incarner le Président, on s’attendait à voir l’homme dézinguer du terroriste, à mitrailler tout ce qui bouge, mais on doit se contenter d’un Président semi Badass, titubant entre le héros de guerre et l’homme apeuré. Les faiblesses scénaristiques finissent par donner une œuvre bancale, dont le second degré est atténué par les longues tirades patriotiques et manichéennes, rapidement énervantes. Même si cette overdose de guimauve donne la nausée et rend, par moments, "White House Down" à la limite de ridicule, l’expérience du metteur en scène et des comédiens permet de nous offrir un plaisir coupable et un pur moment de divertissement. Le contrat est rempli !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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