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LA TRÈS TRÈS GRANDE ENTREPRISE

Un film de Pierre Jolivet

Une heure quarante de rires en cascade

D’un côté, Naterris, très très grande multinationale d’agro-chimie, 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires. De l’autre, Zaccharias, Mélanie, Denis et Kevin, ostréiculteur, aide-comptable, restaurateur, ouvrier… des gens normaux, quoi. Au milieu: un étang pollué par Naterris, dont nos gens normaux sont riverains. Après deux ans d’une âpre procédure, Naterris est condamnée à leur verser une indemnité ridicule, à eux qui ont tout perdu. A l’inverse des autres plaignants prêts à accepter ce maigre pourboire, ces quatre-là décident de faire appel pour que justice leur soit « vraiment » rendue. Mais pour faire appel, ils n’ont que trente jours et doivent impérativement découvrir un élément nouveau au siège de Naterris, dont l’imposant gratte-ciel domine le parvis de la Défense. Mélanie, Zaccharias, Kevin et Denis décident donc de monter à Paris…

Dix ans après « Ma petite entreprise », Pierre Jolivet retrouve le thème des ouvriers confrontés à des situations périlleuses mais bien décidés à trouver une solution, quitte à enfreindre certaines lois… Sauf qu’ici, l’entreprise en question n’est plus la victime mais le bourreau, et c’est précisément contre elle que notre bande de bras cassés se bat. Si le premier film était une chronique sociale teintée d’humour, ici les licenciements et autres déboires salariaux ne sont que la toile de fond d’une heure quarante de rires en cascade. Car si on peut être touché par l’injustice qui frappe ces honnêtes gens, on oublie bien vite leurs malheurs, ces derniers faisant précisément notre bonheur.

En effet, dès leur montée à Paris, l’aventure de ces quatre personnages haut en couleur nous évoque plus une parodie de « mission impossible » à la française qu’une rediffusion améliorée de « Sans aucun doute ». Les acteurs s’en donnent à cœur joie et on suit avec délectation l’élaboration et l’exécution de leur plan. On pourrait d’ailleurs regretter que leur « mission » se déroule presque sans encombre, mais on pardonne vite un enchaînement de prouesses un peu trop bien huilé car le propos n’est pas là.

Ce ne sera pas sacrilège de révéler que le film se termine en happy end, car on pressent très tôt que le ton enjoué du film sera en concordance avec son dénouement. Qu’on ne s’y trompe pas, « La très très grande entreprise » est avant tout une comédie enlevée qui remplit efficacement son cahier des charges et qui s'avère donc très très recommandable.

Rémi GeoffroyEnvoyer un message au rédacteur

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