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TOUS LES MORTS

Le poids de la culpabilité familiale

Dans une grande demeure de São Paulo, deux sœurs essayent de prendre soin de leur mère, âgée, dont la gouvernante vient de décéder. Le père de cette famille de producteurs de café, même s’il a perdu la propriété du domaine, est resté là-bas, comme contremaître. Étrangement, une des sœurs prétend voir d’anciens esclaves morts, errer dans la maison…

Tous les morts film image

C’est sous forme de huis clos, situé dans une grande demeure de São Paulo que Caetano Gotardo et Marco Dutra (respectivement monteur et co-réalisateur du très original et fascinant "Les bonnes manières") ont construit leur film. Chapitré en quatre parties, entre fin 1899 et début 1900, correspondant à la fête nationale, le jour des morts, Noël et le Carnaval, "Tous les morts" s’intéresse à la mauvaise conscience des familles blanches du Brésil, quant au sort des esclaves noirs.

Et avec un récit qui prend le tournant du siècle comme point d’appui, c’est le rapport entre ces deux classes qui se dessine, une des deux filles de la famille étant persuadée de voir apparaître ou défiler dans la maison, les anciens esclaves probablement forcés à travailler autrefois dans la plantation de café qui appartenait à la famille.

C’est d’ailleurs habillement sur la toile d’un sac de grains de café, que vient s’inscrire le générique de début, comme quelque chose de marqué et indélébile. Évoquant rapidement la mort récente de la gouvernante, et cherchant son remplacement par une autre femme « de couleur », le scénario nous embarque ensuite dans une dialectique entre croyances vaudous et foi chrétienne, manquant globalement d’ampleur, malgré une fin à la fois inattendue, réussie et symbolique.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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