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THE DEAD DON'T DIE

Un film de Jim Jarmusch

Une anecdotique parodie

Dans la petite ville de Centerville, d’étranges phénomènes commencent à apparaître. Des animaux disparaissent ou deviennent agressifs, tandis que la lumière du jour persiste tard le soir. Le shérif et son adjoint sont sollicités un peu partout…

The dead don't die film image

Le nouveau film de Jim Jarmusch ("Dead man", "Paterson", "Ghost dog", "Broken flowers"), "The dead don’t die", présenté en ouverture (et en compétition) du Festival de Cannes, est un film de genre, impliquant zombies, extra-terrestres et personnages étranges. Mettant en scène un trio de shérifs locaux, aux prises avec d’étranges phénomènes, le film apparaît au final comme assez anecdotique dans la filmo du réalisateur, qui s’était déjà attaqué à sa manière au film de vampire, il y a peu ("Only lovers left alive"). Que ce soit dans les paraboles utilisées ou dans le développement des personnages, le film déçoit quelque peu, s’avérant toujours doté d’un fond politique (ici l’impact de l’homme sur la planète, le défaitisme ambiant, le racisme quotidien…) mais tournant un peu à vide au bout d’une heure de récit.

Sur un rythme placide, l’humour à froid du cinéaste est cependant bel et bien présent, créant un décalage appréciable, quelques jolies idées absurdes venant égayer le tout, comme l’ermite jureur, le chien dénommé Rumsfeld, l’étrange Zelda (comme « Zelda Fitzgerald »!), les zombies téléphones à la main, à la recherche de Wifi... Les allusions cinéphiles sont plutôt voyantes, qu’il s’agisse de se référer aux films de Romero, à la participation d’Adam Driver à "Star Wars" ou au "Kill Bill" de Tarantino, et les clins d’œil adressés au spectateur sont récurrents, qu’il s’agisse d’évoquer la « musique du film », ou un scénario donné en entier à l’un ou l’autre des acteurs.

Un à un tous les décors (le diner, le garage, le poste de police…) et tous les personnages typiques de la petite ville d’Amérique profonde sont utilisés, jusqu’à une fin un peu précipitée. La sensation d’un scénario qui tourne en rond reste cependant dans les esprit des spectateurs quittant la salle. Restent les prestations des habitués Jarmusch, d’un Bill Murray blasé à l’axcès, à une Tilda Swinton une nouvelle fois hallucinante.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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