TEMPÊTE

Un film de Christian Duguay

Un récit ultra balisé, avec cependant quelques scènes prenantes

Venu de Camargue pour créer leur haras en Normandie (Le Haras des sables), un couple se retrouve à devoir prendre un associé, en la personne d’un investisseur américain, plus désireux de gagner des courses que réellement amoureux des chevaux. Zoé, qui est née le même jour que Comploteur, le poulain de leur jument vedette, Belle intrigante, ne trouve son calme qu’auprès de celle-ci, qu’elle commence à monter en secret. Mais un soir d’orage, alors que son père est à une course importante, tout va basculer…

Tempête (2022) film movie

S’ouvrant et se refermant sur des chevaux blancs galopants sur une plage, au ralenti, coucher de soleil en prime, "Tempête" interroge dès le départ sur ce qu’on nous vend ici. Un clip pour l’amour des chevaux ? Une histoire de destin et de lien que rien ne pourrait briser ? C’est plutôt dans cette seconde direction que ce récit ultra balisé, où l’on voit chaque enjeu nouveau ou rebondissement venir à des kilomètres, nous entraînera finalement. La première vraie scène du film, accouchements en parallèle dans une écurie de la propriétaire et de la jument vedette, posera d'ailleurs le principe de manière bien peu légère. Et "Tempête" de se mouvoir quelque part entre combat de la petite entreprise contre le méchant requin américain (heureusement marié à une Française, interprétée par Carole Bouquet, qui semble retenir ses ardeurs de changement...) et en histoire de reconstruction pour une petite fille pour laquelle le drame est venu, un soir de tempête justement, de ce qu’elle admirait le plus : un poulain.

Si le casting ne démérite pas, Pio Marmaï en père aimant, inquiet et butté, et la jeune Carmen Kassovitz qui donne une vraie substance au personnage de Zoé, on attendra cependant désespérément que le scénario (pourtant adapté du roman de Christophe Donner, "Tempête au haras") nous surprenne, échouant platement en la matière. Heureusement les scènes de course sont là pour nous faire vibrer un peu, filmées avec un certain sens du suspense et de la vitesse, dont celle sous la neige, techniquement impressionnante, qui nous immerge au sein d'une haletante course de trot monté. Malheureusement cette conclusion, bien peu crédible dans son déroulement en coulisses, achève de donner un goût d’artificialité à ce récit qui finit par dégouliner de bons sentiments. On préférera garder en tête quelques images de ce contact apaisant et complice de la jeune fille ou de l’un des employés (Kacey Mottet Klein) avec l’animal, et de cette passion pour le cheval que sans doute nombre de petites filles ou adolescentes viendront chercher dans les séances de ce film programmé pour Noël.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

COMMENTAIRES

tempéte

mercredi 17 avril - 7h24

un film délicieux qui ne dégouline pas de bons sentiments comme le disent certains mais de sentiments humains

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