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SLEEPING GIANT

Un film de Andrew Cividino

Intriguant mais jamais captivant

Adam est un jeune adolescent timide. Sa rencontre avec Riley et Nate, deux garçons turbulents, lors de ses vacances d’été, allait forcément changer son quotidien. Si une étrange amitié se noue entre eux trois, rapidement, les événements vont prendre une tournure dramatique…

En 2014, le cinéaste Andrew Cidivino réalise un court métrage, intitulé "Sleeping Giant", relatant l’été tumultueux de trois adolescents au bord du Lac Supérieur. Remarqué dans différents festivals, le film permet à son auteur d’en développer une version plus longue. L’histoire est alors celle d’Adam, un jeune garçon timide et introverti, qui va croiser le chemin de deux autres gamins de son âge, beaucoup plus turbulents et dissipés que lui. Malgré leurs différences, une étrange amitié va naître au sein de cette bande, entre faux-semblants et non-dits.

La caméra du metteur en scène va nous inviter dans l’intimité de ce trio dysfonctionnel, plus délétère qu’affectueux. Car la relation entre ce petit rouquin et ces deux bad boys des cours de récréation est surtout l’occasion pour Andrew Cidivino de capturer cet âge si particulier où les enfants se pensent des hommes. Chaque instant devient alors un jeu malsain où il s’agit de montrer qui est le plus fort, qu’il s’agisse des combats de lutte ou de sauter d’une falaise. Et les trois comédiens de nous offrir une prestation intense et remarquable.

Néanmoins, si cette autopsie des tumultes adolescents est intéressante, elle pâtit considérablement d’un maniérisme esthétique rapidement agaçant. Avec ses plans macrophotographiques, ses cadres resserrés et ses séquences pseudo-ésotériques sur la nature, "Sleeping Giant" devient une simple œuvre de recyclage d’artifices déjà trop vus (encore et toujours des filtres bleus et oranges). Surtout, le scénario manque considérablement de dramaturgie, aucun élément perturbateur ne venant secouer la situation établie jusqu’à une scène de jeu de société bien trop tardive.

Le film bénéficiait du potentiel pour retranscrire un état d’esprit, une atmosphère particulière que le dernier mot du film, « fuck », résume parfaitement. Malheureusement, les errances scénaristiques et les choix graphiques hasardeux ne permettent pas de transformer l’essai en réussite.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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