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SIN CITY : J'AI TUÉ POUR ELLE

Une suite complexe dotée d’une 3D impressionnante

Marv se réveille, une balle dans le corps, mais ne réussissant pas à se souvenir de ce qui s’est passé, et pourquoi deux voitures sont empilées à côté de lui. Ava revient vers son ancien amant Dwight McCarthy, lui demandant de la protéger de son mari violent. La strip-teaseuse Nancy essaye de se remettre de la mort du policier John Hartigan…

Le tour de force de ce second volet de "Sin City" est de donner à voir une série d’histoires imbriquées, qui forment une suite logique pour le spectateur lambda découvrant cet univers et qui constitue en même temps un puzzle passionnant pour les fans du premier opus, et des romans graphiques de Frank Miller. Car en fait toutes les histoires de ce "Sin City : J’ai tué pour elle" ne se situent pas dans la suite du premier film, et toutes ne sont pas non plus issues des romans graphiques de Frank Miller.

Au total ce sont ici quatre récits qui se combinent avec brio. L’une sert d’ouverture ("Just another saturday night"), contant la manière dont Marv (Mickey Rourke) se remémore par bribes un carnage dans lequel il est impliqué. "The long, bad night", avec Joseph Gordon-Levitt, introduit un nouveau personnage en la personne d’un joueur qui met au défi le Sénateur Roark, personnage hautement maléfique et sans scrupules des romans. L’histoire centrale, "A dame to kill for", prend place avant "The big fat kill ", conté dans le premier film, et permet d’expliquer le changement de visage du personnage de Josh Brolin, aux prises avec une femme fatale à qui il ne peut rien refuser. Enfin, l’histoire finale, "Nancy's last dance" prend place après "The yellow bastard" développé dans le premier volet, autour du fils du sénateur pédophile, et compte le désir de vengeance de Nancy.

Avec donc deux histoires faisait l’objet de romans graphiques et deux nouvelles, Miller s’amuse à mêler les temporalités, et à traiter du désir de vengeance comme moteur de plusieurs vies et fil conducteur de ces récits. Dans la ville du vice, les personnages sont toujours aussi sombres, avec deux mentions spéciales à l’ignoble sénateur Roark (Powers Boothe, vu dans des petits rôles dans "Avengers", "U-Turn" ou "Nixon"), et surtout à Ava Lord, qui donne à Eva Green un nouveau personnage de femme forte, manipulatrice et diabolique.

L’accumulation de gueules de cinéma fonctionne une nouvelle fois à merveille, sensation accrue par le maquillage et un noir et blanc retravaillé qui met en évidence certains détails (comme la cicatrice en croix sur le front du disparu Bruce Willis). Quant à l’utilisation de la 3D, elle est simplement remarquable, donnant du relief aux planches du dessinateur, que ce soit dans les virées le long d’interminables avenues suggérées par des alignements de palmiers et silhouettes unicolores, ou lors de la poursuite, évoquée au début du film par un Mickey Rourke plongé dans ses souvenirs, les voitures tournant autour de son visage pensif.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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