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SEAL TEAM : UNE ÉQUIPE DE PHOQUES

It’s phoquing funny !

Dans les années 1980, deux phoques et un dauphin officient au sein de la marine de guerre, où ils aident les humains à désamorcer des bombes subaquatiques. Un accident met fin à cette collaboration et ils tombent dans l’oubli. Vingt ans plus tard, Quinn, un jeune phoque intrépide, se met en tête de défier des requins…

Seal Team Une équipe de phoques film d'animation animated movie

Sortie le 31 décembre 2021 sur Netflix

Ce film d’animation américano-sud-africain aurait pu n’être qu’une pâle copie des nombreuses aventures animalières en 3D que le cinéma nous a fourni ces dernières décennies, parfois jusqu’à plus soif. L’ouverture est d’ailleurs un peu grossière et l’histoire sent d’abord le réchauffé. Pourtant, les divers protagonistes, tous aussi azimutés les uns que les autres (mais chacun à sa façon avec une personnalité bien distincte), séduisent rapidement et nous embarquent dans un récit qui finit par trouver un bon rythme de croisière (sous-marine).

Si l’on peut y voir un cocktail potentiellement hérité des "Pingouins de Madagascar", du "Monde de Nemo" ou encore des "Tortues Ninja", ce divertissant "Seal Team" s’inscrit avant tout dans une démarche parodique qui permet de digérer certaines idées extravagantes (les gadgets surtout) et qui conduit les adultes à y trouver autant leur compte que les enfants (au passage, évitons de le montrer aux plus petits, qui devraient avoir du mal à supporter le rythme et les moments de stress et de violence, ainsi que la mort d’un personnage au début).

Outre des clins d’œil assez logiques ("Les Dents de la mer" évidemment !), on s’amusera à déceler d’autres références plus inattendues, dans l’image ou dans les dialogues (par exemple "Pinocchio" et "Titanic" dans les répliques de Dave, le requin pèlerin). C’est aussi du côté des films de guerre qu’il faudra chercher les filiations, le long métrage s’amusant avec les divers marqueurs du genre, parfois en nous prenant par surprise, comme lors de la scène d’introduction plaisantant avec le cliché du personnage qui chute de très haut quand son acolyte ne parvient pas à le retenir (sauf qu’ici c’est un dauphin et qu’il tombe dans l’eau !). Le choix des phoques n’est évidemment pas un hasard puisque « SEAL » est l’acronyme d’une force spéciale de la marine américaine – bien que ce soit un peu incohérent puisque le récit se situe au large du Cap de Bonne-Espérance donc pas aux USA (notons par ailleurs que ce film d’animation partage son titre avec la série américaine "SEAL Team", diffusée en France sur M6 à partir de 2018).

On appréciera également le souci du détail qui a poussé les créateurs à fignoler les décors (comme une épave et un rocher aux allures respectives de requin et de phoque), à sortir des sentiers battus pour certaines espèces animales (a-t-on déjà vu dans un film des rémoras, des fous du Cap ou des berniques* ?) ou encore à demander à deux célébrités de doubler des personnages secondaires pour le seul plaisir de l’humour : en effet, Dolph Lundgren est la voix d’un dauphin fumeur de cigare nommé Dolph et le chanteur Seal interprète un phoque chanteur en parodiant ses propres titres ! Profitons-en pour souligner le casting génial de la VO, avec notamment les performances de J.K. Simmons (Claggart, le vieux phoque militaire), Sharlto Copley (Switch, le phoque expert en technologie), Patrick Warburton (Geraldo, le phoque dragueur et hâbleur), Kristen Schaal (Beth, la phoque excentrique) et Matthew Mercer (Dave, dont on a déjà parlé plus haut). Pour la VF, il faut surtout relever la collaboration d’un grand nom du doublage : Philippe Catoire.

Après un premier quart d’heure moyennement enthousiasmant, qui a surtout pour vocation de placer les différents repères et de lancer le récit sur les bons rails, l’histoire ne souffre d’aucun coup de mou, enchaînant les gags, les répliques hilarantes, les trouvailles visuelles et les effets de mise en scène bien sentis. Le tout au profit du rire, qui est clairement la mission principale de "Seal Team".

* NB : Les berniques sont improprement appelées « bernacles » dans le sous-titrage français alors que ce terme désigne des oies sauvages !

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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