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LA SCIENCE DES RÊVES

Un film de Michel Gondry

Pour Alain Chabada-bada… !

Sur proposition de sa mère, Stéphane Miroux (Gael Garcia Bernal) revient sur Paris pour travailler dans une entreprise fabriquant des calendriers publicitaires. Il emménage dans un appartement mitoyen de celui d’une française, la charmante Stéphanie (Charlotte Gainsbourg). Mais son nouvel emploi n’est pas celui qu’il espérait et la relation qu’il entame avec sa voisine n’atteint pas les objectifs qu’il visait. Face à tant d’échecs, Stéphane rêve ! Devant des caméras en carton, il s’invente une émission de télévision où il se retrouve être l’animateur de ses propres rêves…

Pour son retour dans son pays natal, Michel Gondry ("Human Nature", "Eternal Sunshine of the Spotless Mind") nous plonge en plein milieu des rêves. Et, à l’image de son film, il arrive subtilement à retranscrire leur univers tout à la fois baroque, loufoque et polyglotte ! Sans Charlie Kaufman (le scénariste de son "Human Nature" et le co-scénariste de son "Eternal Sunshine..."), Gondry parvient à créer une imagerie enfantine originale représentée notamment par les nombreuses inventions que Stéphane Mirouf, euh Miroux, conceptualise depuis tout môme : l’appareil qui lui permet de lire dans les pensées, celui pour retourner une seconde en arrière dans le passé ou bien encore celui pour voir la vie en trois dimensions !

Mais l’absence de Kaufman se fait tout de même sentir, et malgré l’envie débridée et la folle passion de Gondry à enfanter d’un monde toujours plus décalé, plus original et à sortir des sentiers battus, son film fonctionne en dents de scie alternant des scènes pleines de poésie et d’humour avec d’autres plus convenues ou qui peinent à nous tirer un rictus. L’interprétation est cependant prodigieuse ! Le film est d’ailleurs à voir absolument en version originale sous-titrée pour apprécier les subtilités de langage franco-anglaises de Bernal et Chabat. Et que les réfractaires aux sous-titrages se rassurent, le français est davantage usité.

Il faut dire que le casting est avant tout tricolore avec d’abord les toujours excellents Sacha Bourdo ("Western"), Emma de Caunes et Miou-Miou. Ensuite, avec la toujours très fraîche Charlotte Gainsbourg qui, après son flirt avec Johnny Depp dans le très réussi "Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants", succombe aux charmes d’un autre grand séducteur : le latin-lover Gael Garcia Bernal ("Carnets de voyage", "La Mauvaise Éducation"). Ce dernier réussi ici son passage à la comédie. Mais le haut de l’affiche est finalement tenu par notre humoriste national Alain Chabat qui après sa déjà remarquable prestation dans le même «"Ils se marièrent...", confirme, comme s’il en était besoin, son immense talent de comique ! Il devient même l’atout majeur de cette "Science des rêves" réalisée et interprétée par de grands gosses qui rêvent les yeux ouverts et qui au final est construite comme un songe : on jubile pendant la « projection » mais on ne retiendra que les éléments les plus savoureux…

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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