Bannière Festival Lumière 2024

SALES GOSSES

Un film de Frédéric Quiring

Une comédie sans âme ni fraîcheur

Alors qu’il pensait passer l’été avec ses amis, Alex est contraint de travailler comme moniteur de colonie de vacances. Pire, il va devoir s’occuper d’un groupe de personnes âgées. Mais s’il pensait s’ennuyer, ces derniers vont lui donner bien du fil à retordre…

À l’œuvre à la télévision depuis de nombreuses années, Frédéric Quiring effectue son passage sur le grand écran avec une comédie familiale calibrée pour l’été. Alex est étudiant en médecine et compte bien profiter de ses deux mois de repos pour faire la fête avec ses amis. Sauf que ses parents en ont décidé autrement et l’envoient travailler en tant que moniteur pour une colonie de vacances, et plus précisément pour un groupe de personnes âgées. Et c’est là le début des vrais problèmes, car le pauvre garçon va se retrouver à gérer les « salles gosses » du titre, une bande de sexagénaires (et plus) bien décidés à ne respecter aucune règle.

Si le pitch de départ laissait espérer une belle galerie de personnages hauts en couleur et des péripéties en tout genre, le résultat final est bien en deçà des attentes. Plus proche d’un téléfilm, dans la mise en scène et la dramaturgie, qu’un véritable objet cinématographique, cette comédie multiplie les scènes attendues et les vannes ratées. La faute avant tout à une absence totale de considération pour les personnages, le réalisateur se contentant d’enchaîner leurs allers et venues sans chercher à créer la moindre empathie pour ce clan de papis et mamies déjantés, pourtant potentiellement attachants. Là où "Nos jours heureux" réussissait parfaitement à s’appuyer sur le groupe pour dégager une énergie enthousiasmante, "Sales Gosses" s’avère malheureusement ni exaltant ni même divertissant.

Rarement drôle, le métrage n’arrive pas à trouver son ton, recourant à la vulgarité lorsque les idées font défaut, et préférant réutiliser des ressorts éculés plutôt que d’essayer d’innover. Si tous les acteurs font du mieux qu’ils peuvent, les blagues usées et les rebondissements maladroits condamnent le film à n’être qu’un ersatz de comédie française populaire, ce genre de productions où l’on pense que la surabondance comble l’absence de recherche artistique. Premier faux pas donc pour Thomas Solivérès, le nouveau petit Prince de l’humour hexagonal, qui avait jusque-là toujours fait le bon choix dans ses projets.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

À LIRE ÉGALEMENT

Laisser un commentaire