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SALEEM

Savoir aborder le traumatisme des enfants, notamment déplacés

Saleem, est contraint de déménager avec sa mère, sa grand mère, sa sœur et son petit frère. Intégrant une nouvelle école, il apparaît comme dissipé, effrayé par de soudains bruits comme des sirènes, mais ne se laisse pas faire lorsque deux garçons commencent à le harceler. Dans ces murs, il va trouver un appui en une conseillère d’éducation attentive et aux méthodes particulières. En dehors, la découverte d’une carte dans un coffre en bois, va l’entraîner avec ses nouveaux amis, sur la piste d’un trésor qui pourrait changer bien des choses pour lui et sa famille…

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"Saleem" est un film jordanien qui aborde avec une intelligence rare la question du traumatisme des enfants déplacés, mais dont la manière de traiter le sujet va bien au-delà, faisant appel à des techniques utilisées avec des enfants, quelles que soient la nature du traumatisme. C’est ainsi par interventions ponctuelles de la conseillère, sur fond d’une trame plus aventureuse de quête au trésor faisant appel à la notion d’entraide entre les enfants, quelles que soient leurs origines, que la pédagogie prend forme, s’insérant parfaitement dans le récit. Racontant chaque fois une histoire différente au petit Saleem, pour lui faire comprendre certains détails de son comportement, et lui faire passer de manière ludique certains messages, la conseillère apparaît comme la figure stable et protectrice de l’histoire.

Ce sont ainsi des messages sur le fait de ne pas se laisser envahir par la peur, ne pas s’isoler du monde, ou de savoir parler des morts et se souvenir des bons moments, qui prennent la forme de ces petits contes, chacun dans un graphisme 2D qui contraste avec les images de synthèses parfois limitées en fluidité de l’intrigue centrale. Ajoutez à cela deux passages en chanson, avec le vieux marin, mais aussi avec la conseillère elle-même, sur la nécessité de savoir dire « stop », et l’ensemble constitue quelques clés pour aller vers la « guérison ». A noter que des éléments pédagogiques disponibles par la réalisatrice et sa productrice sur un site internet en lien avec le film, permettent de mieux s’approprier l'approche d'ensemble. Concluant de manière maline le récit principal sur la nécessité de l’entraide (avec comme corollaire le besoin parfois d’accepter l’aide des autres et notamment des adultes) et sur le fait que savoir écrire ou dessiner sa propre histoire est une clé vers des jours meilleurs, "Saleem" à toutes les qualités pour être le support de séances scolaires en prises avec l’actualité, tout comme pour devenir en lui-même un outil d’aide aux enfants traumatisés.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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