ROCK N ROLLA

Un film de Guy Ritchie
 

POUR : Gangster et trahison

Lenny, caïd sur Londres, a une emprise sur toute la ville grâce à ses pots de vin et à un certain pouvoir dissuasif. Pour quoi que ce soit, il mène sa barque d’un simple coup de fil et tout est réglé. Mais « les temps changent », « la concurrence étrangère approche », selon l’avis d’Archy son bras droit. Un léger grain de sel du nom de Johnny Quid vient semer la zizanie dans les affaires de pègre de Lenny…

Guy Ritchie revient à ses premiers amours, il nous livre un film de bandits, mixé par une bande originale à couper le souffle. Comme son titre l’indique, le rythme soutenu du film pendant 1h45 procure un pur divertissement avec un mélange d’humour et d’action très bien dosé. Avec ce film Guy Ritchie dénonce le monde des malfrats attiré par le marché porteur de l’immobilier où tout le monde veut gagner rapidement de l’argent. Mais il met aussi en évidence l'évolution du respect de règles en perpétuelle mutation.

Avec un casting de choix dans lequel on retrouve Mark Strong, déjà vu dans « Revolver » et dans « Sherlock Homes » (non sorti en France), il s’entoure de nouveaux comédiens talentueux comme Tobey Kebell remarqué dans « Control » d’Anton Corbijn, Karel Roden vu dans « Hellboy », Thandie Newton vue dernièrement dans « W. L’improbable Président » et bien entendu de Gérard Butler (« Dear Frankie », « 300 », qui mène ce film avec brio.

Dans son film, il mélange l’univers des mafieux et celui du rock ‘n roll, où chacun veut être le premier. Il veut nous montrer que chacun de nous peut se sortir soi même du pire pétrin et relever la tête. Pour égailler son film de truands, très masculin, il nous concocte des personnages secondaires truculents, comme une comptable sans scrupules, désireuse d'un peu d’animation dans sa vie monotone.

Une des scènes deviendra certainement mythique est la course poursuite sans fin entre one- two et les truands russes indestructibles. Elle mettra sans doute les spectateurs en émoi. Règlements de comptes et trahisons sont donc de coutume, dans ce film époustouflant, à en perde haleine, mais doté d'une pointe d’humour british comme Guy Ritchie en a le secret. Un film à ne pas manquer.

David BrejonEnvoyer un message au rédacteur

Un RocknRolla ce n’est pas une rock star, ni un junky ou un sex symbol, c’est tout simplement les trois à la fois. Ici il s’agit de Johnny Quid dont le hobby est de faire croire qu’il est mort. Autour de lui gravite une foule de personnages tout aussi peu respectables : 3 vieux copains (gangsters à la petite semaine qui aimeraient bien jouer dans la cour des grands), un milliardaire russe qui débarque à Londres pour construire un stade de foot, une comptable aux allures de James Bond girl et enfin, Lenny une grosse pointure de la pègre spécialisé dans l’immobilier.

Guy Ritchie qui vient d’essuyer deux gros échecs (“Revolver” et “A la dérive”), tente ici de renouer avec le public en réalisant une variante de son plus grand succès. Car à bien y regarder “RocknRolla” n’est autre qu’un “Snatch” des beaux quartiers. Le gros caïd n’organise plus de matchs de boxe, mais fait des affaires dans la pierre ; le gitan amateur de caravanes kitsch s’est transformé en milliardaire russe dont le yacht mouille dans la Tamise ; et quand il s’agit de se débarrasser d’un récalcitrant on ne le jette plus aux cochons mais aux écrevisses. Nettement plus chic, n’est-il pas ?

Comme son prédécesseur “RocknRolla” est un film très rythmé, au graphisme sublime et au scénario à multiples tiroirs. Mais à la différence de “Snatch”, où les personnages devenaient très vite attachants, ici la mayonnaise ne prend pas vraiment. Johnny Quid, le RocknRolla, n’a pas un rôle majeur. Idem pour le porte-flingue de Lenny (Mark Strong) pourtant au premier plan sur l’affiche du film. En fait, Il y a trop de monde et l’histoire s’avère très alambiquée. Il faut être très concentré au début à la fin, si on ne veux pas perdre le fil entre la multitude de protagonistes et leurs multiples interactions. Guy Ritchie est un scénariste malheureusement trop inégal, dommage, car il est sans conteste un virtuose de l’image.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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