RETURN

Un film de Liza Johnson

Retour vers la vie

Kelli, réserviste de la Garde Nationale Américaine, revient du front. Pensant retrouver son ancienne vie, elle découvre qu’elle n’y a plus aucune marque, aucune attache, que ce soit dans son boulot ou dans son couple…

À première vue, « Return » fait partie de ces petits films indépendants américains, circulant de festival en festival, sans jamais accrocher l’intérêt du grand public, faute de bénéficier d’un casting de première catégorie. Pourtant, la sensibilité, l’absence de misérabilisme et l’amour que porte Liza Johnson (dont c’est le 1er film) à son histoire et à ses personnages font de ce « Return » un film bien plus intéressant que les a priori qui pourraient entourer ce genre de production.

Bien que son héroïne revienne de la guerre, le conflit n’est pas le sujet du film. Nous ne sommes pas face à un énième film post-traumatique guerrier, mais plutôt à une quête personnelle et à une remise en question (un thème récurant du festival de Cannes 2011). Possédant des scènes d’une sensibilité rappelant parfois le cinéma de Sofia Coppola (toute proportion gardée), la peinture de la vie de cette femme du Midwest, trentenaire cherchant sa place, à de quoi interpeller le spectateur.

Malgré quelques longueurs dans les premier et dernier tiers du film, « Return » étonne par sa tenue, principalement due à l’interprétation de ses deux rôles principaux. Linda Cardellini, que l’on avait pu apercevoir précédemment dans un petit rôle récurent dans « Urgences » (l’infirmière Samantha Taggart) rappelle étrangement l’actrice Maura Tierney (qu’elle a croisé justement sur « Urgences »), et tient tout le film sur ses épaules. À ses côtés, le sous-estimé Michael Shannon (que l’on découvrira en 2012 dans le « Superman » de Zack Snyder) apparaît tout en finesse et en effacement.

Il serait donc dommage de passer à côté de « Return ». Bien entendu, pas définitif et immanquable, le film de Liza Johnson mérite pourtant que l’on y porte tout notre intérêt. Quant à sa réalisatrice, elle nous fait dire qu'il y a là une carrière à suivre.

François ReyEnvoyer un message au rédacteur

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