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QUELQUES JOURS EN SEPTEMBRE

Un film de Santiago Amigorena

Poésie poussive en atmosphère renfermée

Une agent secret (Juliette Bionche) est chargée de retrouver un de ses anciens collègues américain dans un hôtel. Elle est chargée d'y amener sa fille, qu'il a abandonné dix ans auparavant. Mais se pointent également à l'hôtel, le fils qu'il a eu aux Etats Unis, et surtout un autre agent, chargé de le tuer (John Turturro)...

Avec cette sombre histoire d'anciens agents secrets poursuivi par un ancien collègue et cherchant à rentrer en contact avec son fils et sa fille, Santiago Amigorena, écrivain (et scénariste d'une vingtaine de films dont Le péril Jeune de Klapisch), nous livre un premier film intrigant au premier abord, mais irritant au final. L'atmosphère de mystère qu'il sait créer dès le départ, en réunissant les deux enfants et leur protectrice dans un hôtel miteux devient rapidement étouffante et agaçante. Car le réalisateur ne quitte jamais ces personnages de plus de quelques encablées, privilégiant les gros plans et restreignant ainsi encore plus l'espace.

Si on est heureux dans un premier temps de retrouver une Juliette Binoche transformée, dont la noirceur du regard traduit à merveille un esprit suspicieux et téméraire, on est beaucoup moins convaincu par les personnages de Tom Reily et Sarah Forestier, improbables demi-frère et demi-soeur dont la réunion ne génère finalement que peu de remous. De même nos agents secrets d'une simplicité de raisonnement certes sciemment loin des habituels James Bond, sont loin de captiver par leurs agissements. Et si l'idée du tueur poète qui consulte son psy en permanence est assez sympathique au début, elle s'avère usante à la longue, et finalement peu drôle.

Que dire enfin du dénouement (attendu dès le début car l'action se déroule en septembre 2001), et qui n'est pas loin d'accréditer certaines thèses moralement douteuses, sur une connaissance préalable des évènements du 11 septembre par certaines communautés? Un faux pas sans doute, sur l'utilité duquel on peut interroger avec raison.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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