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OMAR LA FRAISE

Un film de Elias Belkeddar

La légende des petites frappes rentre au pays

Omar dit « Omar La fraise », trafiquant notoire en France, doit fuir le pays pour échapper à sa dernière condamnation. Exilé de force en Algérie, il tente de redonner forme à sa vie, soutenu par Roger, son ami et associé de toujours. Dans ce climat où règne une violence sourde, la retraite anticipée des deux hommes s’avère plus compliquée que prévu…

Omar la Fraise film movie

Chemise ouverte sur un torse maigre, chaîne au cou, lunettes de soleil qui cachent de petits yeux malins, voilà Omar. Chemise ouverte sur un torse bombé, conséquence d’un embonpoint confortable, cheveux plaqués en arrière, lunettes teintées de bleu couvrant des yeux de la même couleur, voilà Roger. Omar et Roger, deux copains à la vie à la mort comme on en fait plus dans le milieu du grand banditisme. La condamnation à l’exil de l’un fait ricochet sur le destin de l’autre. L’Algérie est maintenant plus qu’un refuge, il représente leur avenir. Pas le choix pour Omar, dit « La fraise » qui joue de son surnom au gré des situations, condamné à 20 ans de prison en France, terre de ses nombreux méfaits et accueilli en légende dans le pays de ses racines, celles qui remontent à si loin qu’elles ne semblent rester accrochées qu’à son nom de famille.

Un étranger dans son propre pays. Mais un étranger que précède sa réputation, et qui attire : trafiquants, petits et gros, industriel en quête de protection, enfants des rues avides de se former… Et même Samia, manageuse zélée dans une usine de biscuits où il joue au faux patron. Alger s’annonce donc comme un nouveau terrain de jeu pour nos voyous à l’amitié virile. Les vannes de vieux copains alternent avec les scènes ultraviolentes et petites magouilles en tout genre. La mélancolie de l’exil avoisine les codes du film d’action, un juste mélange qui glace de par la banalisation de la violence représentée par cette bande d’enfants vagabonds, sanguinaires et sans peur.

Un film à l’ambiance réussie, trahi cependant parfois par sa mise en scène un peu lisse (l’utilisation répétée de ralentis, rendant l’image illustrative à la manière d’une réclame pour le tourisme en Algérie), et par son abandon des personnages secondaires au profit de la poursuite d’autres aspects de l’histoire (notamment Samia, dont on ne saura que trop peu). Un film à voir cependant si vous êtes des admirateurs de Reda Kateb et Benoît Magimel, un duo à l’alchimie évidente, témoins de l’amitié fraternelle.

Amande DionneEnvoyer un message au rédacteur

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