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LA MORT DE STALINE

Un film de Armando Iannucci

Une satire grinçante 100% humour british de la dictature soviétique

Staline est encore étendu sur le sol, suite à une attaque cardiaque, que son ancienne garde rapprochée se bat déjà pour le poste de Secrétaire général. Et dans cette lutte, tous les coups seront permis…

Qui de mieux pour adapter le roman graphique de Fabien Nury et Thierry Robin que l’expert Armando Iannucci ? En effet, le créateur des séries corrosives sur les arcanes du pouvoir, "Veep" et "The Thick of it", également scénariste et réalisateur de la satire politique "In the Loop", apparaissait comme le mieux placé pour retranscrire l’humour noir du matériau originel. L’histoire se déroule durant le 2 mars 1953 et les quelques jours qui ont suivi la crise cardiaque de Joseph Staline. Le cadavre git encore au sol que tous ses anciens sbires se lancent dans une lutte sans merci pour le trône. Histoire vraie. Relecture très libre.

Farce burlesque et cynique, "La Mort de Staline" est une tragicomédie déjantée, où l’on s’amuse avec intelligence des horreurs commises par le régime totalitaire soviétique. Irrévérencieux mais respectueux, le métrage ne cherche pas à choquer mais bien à divertir, à se moquer de ce combat de souris une fois le chat disparu. Avec ses joutes verbales savoureuses, son humour so british (ici, on entend plus l’accent britannique que russe, et c’est tant mieux), et son rythme soutenu, cette caricature débridée ne cesse de surprendre durant une première partie particulièrement réussie.

Néanmoins, une fois ces premiers instants désopilants écoulés, le reste de la diatribe se fait moins mordante que prévue. Comme s’il maîtrisait trop son sujet, Armando Iannucci semble avancer en pilote automatique, se contentant de distiller quelques vannes par-ci, par-là, pour respecter le cahier des charges. La rivalité entre les anciens lieutenants finit même par tourner en rond, le comique de situation venant suppléer des dialogues de moins en moins inspirés. Malgré ses quelques traits d’usure, et un chapitre final moins maîtrisé, "La Mort de Staline" offre plusieurs séquences truculentes face auxquelles il serait déplacé de faire la fine bouche.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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