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LUI

Un film de Guillaume Canet

De, par, avec et pour Guillaume Canet

Un compositeur égocentrique accoste sur une île bretonne pour finir la bande originale du film sur lequel il travaille. Seul face à lui-même, il se rend compte que son problème ne vient pas des autres, qu’il blâme et/ou tient à l’écart, mais de lui-même…

Lui film movie

Après le très voyeuriste et gênant "Rock’n Roll", Guillaume Canet revient avec une nouvelle autofiction dans un style plus intimiste et réaliste. Cette tendance que semble cultiver l'acteur-réalisateur (ou peut-être le réalisateur-acteur, on ne sait plus trop) à se mettre lui-même en scène à travers un « personnage » a de quoi interroger. À se demander si Canet ne devrait pas carrément lâcher la caméra au profit de la perche à selfie. Petit détail qui étaye notre propos : on retrouve tout de même trois fois son nom sur l’affiche !

Cependant, même si on peut critiquer la démarche pour son apparent égocentrisme, il faut bien reconnaître que l’écriture et la mise en scène sont intelligentes. On passe de la réalité à l’onirique sans transition, mais on n’est jamais perdu non plus. En effet, on sait que les personnages avec lesquels le protagoniste discute ne sont pas présents sur l’île, et c’est là tout l’intérêt et l’intelligence d’avoir situé l’action sur une île d’ailleurs, même si la symbolique y est sans doute aussi pour quelque chose.

Malgré certaines longueurs, les 88 minutes que dure le film restent tout à fait acceptables. Il faut dire que "Lui" a un atout indéniable : son casting. Virginie Efira, Mathieu Kassovitz, Nathalie Baye et Patrick Chesnais crèvent l’écran et les autres ne déméritent pas. Quant à Guillaume Canet… il fait du Guillaume Canet. Cela plaira à celles et ceux qui l’aiment, un peu moins à celles et ceux qui ne l’aiment pas.

Il y a en tout cas une chose qui ne trompe pas lorsqu’on regarde ses dernières productions : ce qui pose le plus question à Guillaume Canet en ce moment, c’est Guillaume Canet. Pour celles et ceux qui ont envie de se laisser guider par le beau cavalier de Boulogne-Billancourt sur le chemin de l’introspection, foncez voir "Lui". Pour les autres....

Adrien VerotEnvoyer un message au rédacteur

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COMMENTAIRES

Fredy

lundi 4 juillet - 10h03

Certes, l'égocentrisme pressenti de Guillaume Canet interpelle au début Il agace même parfois. Encore l'histoire d'un artiste en panne... Puis, l'introspection prend de l'épaisseur, gagne en intérêt, en questionnement existentiel et l'acteur est très bon. Il nous ressemble. Parfois, il y a du Lelouch dans la réalisation. Le mélange du réel et surtout des ressentis. Et il y a la peur. Celle d'être humain, un mari, un père... Et de se sentir minable, pas à la hauteur. C'est beau, dérangeant, troublant.

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