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LES DERNIERS JOURS DANS LE DÉSERT

Un film de Rodrigo García

« Quand t'es dans le désert depuis trop longtemps… »

Alors qu’il effectue ses quarante jours de retraite dans le désert, Jésus est progressivement questionné sur sa foi et tourmenté par le Diable…

Les derniers jours dans le désert film movie

La silhouette d’Ewan McGregor, hirsute, marchant dans un désert. Le vent transporte une fine couche de poussière qui s’abat inlassablement sur son visage marqué et sa bure. La nouvelle série "Obi-Wan" semble prometteuse. Erratum : nous sommes en fait devant "Les Derniers jours dans le désert", un autre projet dans lequel le comédien écossais se balade dans des paysages rocailleux. Présenté à Sundance en 2015 (!!), le voici qui débarque donc sur nos écrans sept ans après, dans l’anonymat des nombreuses sorties estivales. Pourquoi cette programmation ? Cela reste un mystère, comme l’idée même de déterrer ce film que plus personne n’attendait vraiment.

Dans une œuvre où les velléités demeurent inconnues, tant le métrage se limite à la retranscription d’un périple de Jésus, sans ambition autre que celle de la contemplation, il devient alors compliqué de s’abandonner à l’expérience pseudo-mystique. Certes, cet épisode de retraite et de jeûne de quarante jours dans le désert avant son destin funeste sur la Croix s’avère imaginaire, en ce sens qu’il ne respecte pas les écritures bibliques. Mais ici, nous sommes bien loin de l’impudence de "La Dernière Tentation du Christ" ou des partis pris radicaux de "La Passion du Christ", la parenthèse se cantonnant à un récit illustratif, symbole du conflit spirituel du protagoniste.

>Car dans ces contrées solitaires, le Messie va voir ses convictions questionnées, d’autant plus après sa rencontre avec une famille pauvre dont chacun incarne les problématiques du monde : la mort, les désirs, la tradition, la filiation... Avec de tels sentiments et toutes ces faiblesses, le Saint-Esprit pourra-t-il un jour contenter tous les hommes ? Ne devrait-on pas plus écouter le Malin (lui aussi incarné par Ewan McGregor) ? Si la photographie de l’immense Emmanuel Lubezki sublime le voyage, celui-ci se révèle terriblement fade, refusant de s’éloigner du sentier balisé dès qu’une réflexion laisse entrevoir une once de polémique. À trop vouloir rester sur le droit chemin, le film en perd de sa complexité, nous livrant un drame théologique assurément magnifique, mais surtout soporifique, au point même de s’interroger sur son utilité…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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