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LES BAD GUYS

Un film de Pierre Perifel

Rythmé et graphiquement original

Un gang, emmené par son leader Monsieur loup, et formé d’un serpent, un requin doué en déguisements, une tarentule top en informatique, et un piranha un peu cinglé cambriole une énième banque sur le chemin de l’anniversaire de l’un d’eux. Raillés par la renarde gouverneur, Diane Foxington, ils décident de frapper un grand coup en volant une statuette (le dauphin d’or) lors de sa remise au citoyen bienfaiteur de l’année, le professeur Marmelade, un cochon d’Inde…

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Nouvelle production de DreamWorks animation, "Les bad Guys" est une vraie réussite dans le genre film de gangsters dont l’intrigue tourne autour de la possibilité pour un méchant d’avoir éventuellement bon fond et de découvrir les bienfaits d’être gentil. Le travail graphique est impressionnant, consistant en une animation en images de synthèses 3D, retravaillée en 2D en termes de textures et de soulignage de certains traits ou ombrages. Cela donne un aspect plus proche du dessin traditionnel et évite surtout le côté artificiel des surfaces ou visages brillants, en privilégiant un aspect mate. Entre une présentation des personnages adoptant les codes du film de braquage type "Ocean's Eleven" et ses suites, et des rebondissements plutôt efficaces, "Les bad guys" méritait pleinement sa place dans la sélection de la deuxième édition de Reims Polar.

Mais le gros point fort du film réside dans des personnages réellement attachants. Qu’il s’agisse du serpent, de ses traumatismes de monstre désigné et de sa conception élevée de l’amitié, du loup leader et de la belle renarde gouverneur, on se prend à s’attacher à ces caractères, aussi roublards soient ils. D’autres personnages, eux, assurent le côté humoristique du métrage, du cochon d’Inde irritant à souhait dans sa béatitude bienfaitrice et sa vision positiviste du monde (un temps en tous cas, puisqu’il va se retrouver chargé d’éduquer notre bande de méchants), au requin dont chaque nouveau déguisement est un régal, en passant par le piranha dont les impulsions sont difficilement contrôlables. Lorgnant quelque part du côté d’un bon James Bond ou d’un Tarantino, le scénario, tiré d’une série de livres pour enfants australiens signés Aaron Blabey, associe classe et calcul, dans des plans habiles ou foireux qui se savourent avec un soupçon de crainte, et des situations périlleuses font mouche, la palme allant au moment où le serpent doit imiter un verre à cocktail pour s’en sortant. Un premier long métrage épatant, par un animateur issu de l’école des Gobelins en France.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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