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LA TERRE ET LE SANG

Un film de Julien Leclercq

Une atmosphère tendue pour un résultat plus titubant

S’il a tout donné pour sa scierie, Saïd se sent enfin prêt à la vendre, à la simple condition que le nouveau propriétaire conserve ses employés, dont la plupart sont en réinsertion. Mais lorsqu’un de ses ouvriers dissimule une voiture chargée de drogues au sein du bâtiment, les représailles ne vont pas tarder. Et Saïd devra alors tout faire pour sauver sa peau, et celle de sa fille…

Sortie le 17 avril 2020 sur Netflix

De film en film, Julien Leclercq s’impose, mine de rien, comme l’étendard de l’actioner à la française. Après "L'Assaut", "Braqueurs" ou encore "Lukas", débarque sur les petits écrans sa première collaboration avec Netflix, un polar poisseux transformant nos contrées campagnardes en terres ensanglantées du western. Pourtant, le métrage débute plutôt comme un polar urbain, avec le braquage raté d’un commissariat où les coups de feu non maîtrisés se multiplient. Mais à la suite d’un concours de circonstances, l’intrigue se voit projetée au sein d’une scierie, où Saïd comptait paisiblement partir à la retraite après de longues décennies de dur labeur. Sous ses airs calmes, l’homme taiseux est en réalité de la trempe de ceux qu’il ne faut pas trop déranger si on ne veut pas voir son visage égratigné. Et si l’on s’en prend à sa fille unique, c’est carrément un Liam Neeson bis façon "Taken" qui se réveille !

Concis et efficace, "La Terre et le Sang" est avant tout un thriller bestial destiné aux fans du genre. Sur fond de polar social, le film condense sa narration, esquisse quelques traits de caractère pour soutenir un certain questionnement moral, mais l’essentiel est volontairement ailleurs, dans ces séquences âpres et brutales qui jalonnent son récit. Malheureusement, si le personnage de Sami Bouajila, une nouvelle fois excellent, a le mérite d’un traitement travaillé, il est difficile d’en dire autant de tous les autres protagonistes, réduits à de vulgaires expressions caricaturales. Ainsi le combat de ce bon samaritain face à la corruption devenue banalité finit par s’enfermer dans une redondance crue, laissant l’arrière-goût amer d’une œuvre aux potentialités jamais explorées…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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