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J'ENRAGE DE SON ABSENCE

Un film de Sandrine Bonnaire

Envahisseur

Un homme d’origine américaine, revenu de Boston à l’occasion de la mort de son père pour régler les affaires de succession, rend visite à son ex-femme. Il lui demande de rencontrer le fils qu’elle a eu depuis leur séparation, avec un autre homme…

Présenté en séance spéciale au printemps dernier, « J'enrage de son absence » est le second long métrage réalisé par l'actrice Sandrine Bonnaire, qui après un documentaire sous forme d'hommage à sa sœur (« Elle s'appelle Sabine »), passe aujourd'hui à la fiction. Avec cette sombre histoire, elle offre à son mari à la ville, William Hurt, un rôle en français dans le texte, et surtout un personne qui évoque de loin un homme qu'elle a connu autrefois, dans son enfance. Ce dernier incarne ainsi un être dont la tristesse va prendre tout à coup des dimensions envahissantes, phagocytant toute son existence et potentiellement celle de ceux qui ont encore un lien avec lui.

Dès les premières images, la réalisatrice sème d'ailleurs le doute dans l'esprit du spectateur. Elle nous montrer William Hurt dans sa voiture, rodant autour de cette femme, découvrant qu'elle a un enfant, ceci avant de frapper à sa porte et de nous laisser découvrir le passé douloureux qui les uni. Empreint de souffrance et d'humanité « J'enrage de son absence » frôle le thriller psychologique, laissant s'échapper en de rares moment, toute la violence intérieure qu'il contient. Et il pose avec justesse, comme nombre de films avant lui la question de la transmission de la culpabilité d'une génération à l'autre, et celle du poids de secrets trop longtemps gardés.

Jouant avec justesse sur la capacité des enfants à intégrer la souffrance des adultes, tout en restant incapables de la comprendre, le film révèle également un jeune interprète prometteur en la personne de Jalil Mehenni. Il confirme aussi le talent d'Alexandra Lamy en tant qu'actrice douée pour tous les registres, loin des comédies qui ont marqué ses débuts. Reste que la morosité ambiante, le film se déroulant notamment pour une bonne moitié dans une cave, avec pour seul horizon un soupirail, pourrait rebuter certains. Mais il fallait bien cela pour signifier la nature angoissante de l'enfermement du personnage principal, seul capable d'échapper un jour à ses propres démons.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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