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JE TE PROMETS

Un film de Michael Sucsy

Un film qui tient ses promesses

Paige et Léo ne se sont plus quittés depuis le jour de leur rencontre, aucune ombre n’apparaissant au tableau de leur romance, jusqu’au jour où ils sont victimes d’un accident. Si Léo s’en sort indemne, Paige se retrouve plongée dans une profonde amnésie. Ayant oublié des pans entiers de sa vie, celle-ci ne se rappelle plus de son mari et de ses amis actuels. Elle va alors essayer de redevenir celle qu’elle était, à moins que cet accident soit le moyen de revenir en arrière pour faire différents choix…

Huit années après le drame « N’oublie jamais » de Nick Cassavetes, Rachel McAdams retrouve un pitch très semblable à celui qui lui avait permis d’exploser au grand jour. En effet, il est encore une fois question de la mémoire, ou plus exactement de la perte de ses souvenirs. Partant de ce postulat, « Je te promets » va essayer de nous questionner sur la nature des sentiments. Peut-on s’éprendre à nouveau de la même personne. Sommes-nous destinés à refaire, inlassablement, les mêmes choix ou pouvons-nous prendre d’autres chemins ? Évidemment, ce long-métrage ne répond pas à ces questions existentielles; néanmoins, il essaye d’insuffler un souffle nouveau à ce genre de projets, bien souvent trop caricaturaux à Hollywood.

La force de ce film tient, en effet, à l’angle de réflexion choisi. En ne se concentrant pas uniquement sur le personnage de Paige, le réalisateur parvient à créer un contraste intéressant entre l’amnésique qui rêve de son passé lointain et l’amoureux qui songe à recréer son présent perdu. Ainsi, le combat et les difficultés occasionnées par l’accident dont est victime Léo ne sont pas cachés. Force du métrage, Channing Tatum, définitivement hit-boy du moment, parvient à retranscrire avec émotion le désarroi dans lequel son personnage se retrouve plongé. Tout l’impact émotionnel va alors éclore des tentatives du preux chevalier pour reconquérir sa belle, bien plus que de la situation dans laquelle va s’enfoncer le personnage de Rachel McAdams. Celle-ci va se perdre dans des sous-intrigues qui nuisent à la qualité du film, leur but étant d’émouvoir plutôt que de veiller à leur cohérence. On ne pourra ainsi que regretter les traits caricaturaux des parents de Paige ou la niaiserie et l’insignifiance qui se dégagent de l’ex petit-ami.

Si Michael Sucsy tombe parfois dans la facilité en ayant recours à des ressorts émotionnels simplistes pour provoquer les larmes, et si certaines lourdeurs sont à noter dans les dialogues, notamment dans les tentatives d’onirisme ou de poésie, le long métrage parvient à attraper les spectateurs grâce à la sensualité et l’ivresse qui émanent du couple principal. Des acteurs impeccables, une bande-son de qualité, même si un peu trop envahissante, et une histoire concentrée équitablement sur les deux protagonistes principaux permettent à « Je te promets » de réussir là où on ne l’attendait pas forcément. Le cocktail de bons-sentiments éveille nos sens sans nous écœurer, la surprise en prime, sentiment renforcé dans une scène finale inattendue où la subtilité s’oppose aux stéréotypes des grosses machines hollywoodiennes traditionnelles.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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