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J'AI TOUJOURS RÊVÉ D'ÊTRE UN GANGSTER

Un film de Samuel Benchetrit

Loufoques arnaqueurs

Au petit matin, sur une aire d’autoroute, un homme sort de sa toute petite voiture, se met tant bien que mal un bas sur la tête, un peu trop opaque, et se dirige vers de le restaurant qu’il compte braquer…

Le nouveau film de Samuel Benchetrit (« Janis et John ») est un véritable bijou d'humour noir (et blanc), ultra référencé dans le genre du film noir, sans perdre un seul instant de vue un cynisme réjouissant. Car au fond l'ensemble de ses personnages, minables loosers, pathétiques braqueurs ou chanceux arnaqueurs, se croisent en ce restaurant sans âge, trainant leurs minables existences d'apprentis jouisseurs qui se prennent pour ce qu'ils ne sont pas, et ont dû à un moment, ranger leur courage au vestiaire.

Les petites scènes qui s'entrecroisent au fil d'un habile montage sont toute assez délicieuses de pitrerie involontaire et de dialogues ciselés. Et le bestiaire est impressionnant. Il comporte pelle mêle, un apprenti braqueur qui demande conseil à une serveuse pas si nette (Baer et Mouglalis), un gang de vieux sentant à plein nez les barbouzes (Jean Rochefort et compagnie), des chanteurs sur le retour, dont la rivalité minable transpire dans le fiel de chaque phrase (Arno et Alain Bashung), deux belges trop gentils pour réussir un enlèvement (Bouli Lanners et Serge Larivière), véritables révélations).

Dire qu'on s'amuse est un euphémisme. On jubile devant l'inventivité des situations, la précision des plans et mouvements de caméra, la beauté du noir et blanc, le jeu décontracté des interprètes, et surtout la surprise permanente que génère le montage. Benchetrit est décidément un réalisateur très prometteur, qu'il serait dommage de ne pas découvrir dès maintenant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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