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HOW TO TALK TO GIRLS AT PARTIES

CONTRE : Niveau -1 - John Cameron Mitchell livre un trip punk excessif

Trois adolescents fans de punk sont à la recherche d’une after. Par hasard, ils tombent sur une mystérieuse demeure remplie de jeunes femmes. Mais la soirée va prendre une toute autre tournure que celle imaginée…

John Cameron Mitchell avait gagné le grand prix à Deauville en 2011 avec son personnage d'Hedwig, transsexuelle rockeuse et provocatrice ("Hedwig and the Angry inch"), avant de venir secouer la Croisette quelques années plus tard en séance de minuit avec "Shortbus", balade hallucinée au creux des désirs et fantasmes sexuels. On espérait du coup que son nouveau film, ayant pour têtes d'affiche Elle Fanning et Nicole Kidman, allait aussi faire souffler un vent de folie sur Cannes, mais il n’en fut malheureusement rien, l’intrigant début (des ados cherchant une afters après un concert et tombant sur une mystérieuse maison peuplée d’étranges créatures féminines…) laissant rapidement place à un profond ennui.

Il faut dire que les délires scénaristiques qui vont suivre resteront abscons jusqu'à la fin, les délires sur les orifices et autres fornications ayant vite leurs limites en terme de second degré. Le rythme effréné et les nombreux effets de mise en scène (accélérés saccadés, ralentis soudains...), sensés convoquer l'esprit punk de la fin des années 70, ne font que parer le projet d'un voile de pseudo modernité qui cache mal la vacuité de l’ensemble. Histoire obscure de colonies extra-terrestre ancestrales, dont les règles sont bien incompréhensibles, le scénario finit par exaspérer par son trop plein.

Certains pourront trouver un intérêt dans l'originalité des costumes (le latex est ici à l’honneur...), ou dans la composition d’une Nicole Kidman déchaînée, mais il faut bien avouer que ce délire mal maîtrisé, mettant souvent le mauvais goût en vitrine, obtient rarement l'effet comique escompté. Une des grosses déceptions du dernier Festival de Cannes, qui s’avère pour le spectateur une « expérience unique » (comme celles revendiquées par le personnage d’Elle Fanning) plutôt désagréable.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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