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EO

Un film de Jerzy Skolimowski

Pas de bonnet d'âne pour Jerzy Skolimowski !

La parcours d’un âne, de son retrait d’un cirque à ses nombreuses rencontres dans les rues. Si certains sont bienveillants avec lui, il va devoir également affronter la violence du monde des hommes…

Hi-Han (Eo) film movie

Lumière rouge kaléidoscopique. Un âne. Un corps de femme. La caméra virevolte, colle au plus près des êtres. On ne comprend pas bien où on est, l'action, où porter notre regard. Cette introduction est représentative de la suite du métrage : "Hi-Han" est une expérience, une sensation, un cri fou de liberté artistique plutôt que d'être enfermé dans un quelconque schéma narratif. L'œuvre est inclassable, radicale, car elle ne se voit pas, elle se vit, implique un total abandon de la part du spectateur. Mais le trip est unique et on le doit à un réalisateur de 84 ans, symbole du renouveau du cinéma polonais dans les années 60.

En suivant les pérégrinations d'un équidé, le cinéaste nous offre encore une fois une œuvre incomparable, un conte dénonçant la folie des hommes et célébrant la beauté de la nature. Que signifie encore le monde animal lorsque ce sont les humains qui depuis bien longtemps commettent les pires atrocités ? Tout est loin d'être parfait dans cette balade entre du Terrence Malick sous LSD, le documentaire animalier et le drame français avec l'iconique Isabelle Huppert ; mais à hauteur de bourrique, on se fait happer par un voyage auquel on ne s'attendait pas, peu importe l'intérêt très variable de ces différentes rencontres. Entre deux braiments, c'est bien l'une des premières claques du festival de Cannes qu'on se prend.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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