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FOX AND HARE SAVE THE FOREST

Un film de Mascha Halberstad

Une animation de qualité pour une sympathique histoire de cohabitation

Un Castor un peu mégalo construit un barrage immense en coupant les arbres de la forêt, aidé par deux rats machiavéliques. Dans la forêt, le Renard et la Lièvre fêtent un anniversaire en compagnie de leurs amis Sanglier, Chouette, Pingouin, Morse, Loup et Sirène. Mais les jeux organisés, qui motivent tout le monde sauf la Lièvre, finissent par résulter en la ruine du gâteau. Au petit matin, l’eau retenue par le barrage montant peu à peu, Hibou, qui ne peut voler, est emporté par les flots…

Avec un début teinté de "la Cigale et la Fourmi", les animaux faisant la fête en forêt (rap et glisse en prime), pendant que Castor et rats travaillent à construire le barrage, "Fox and Hare Save the Forest" propose aux plus petits une histoire de respect de la nature et de cohabitation plutôt sympathique. Ponctué de quelques chansons, plus là pour marquer la logique de groupe que pour faire avancer l’histoire, le film est réalisé en images de synthèses, évoquant certes la stop motion par le design des personnages et leurs mouvements. Il entraîne le duo de héros (un renard et une lièvre) dans la recherche de leur ami hibou, « prisonnier » du castor, et dans la découverte de son antre.

Le côté mégalomane du castor est parfaitement rendu grâce aux décors de son antre sous marine (en forme de tête de castor géante), avec toboggans aquatiques, terrasse télescopique, machine à glaces, mais aussi en faisant de lui une sorte ricain entrepreneur (chapeau de cow-boy en prime) et pensant qu’on peut tout construire artificiellement. L’un des personnages sera d’ailleurs tenté par ce monde artificiel, le scénario lorgnant alors du côté de "Pinocchio", insouciant, et attiré par l’amusement, plutôt que de prendre la mesure des dangers menaçant sa forêt. Mais bien entendu le film se fera hymne à l’amitié et à la conservation du côté naturel et sauvage des bois.

Possédant quelques personnages secondaires sympathiques, tels que les rats (qui se prennent pour des Pi-rats), le loup (une sorte de voleur compulsif au costume de prisonnier), qu’on aurait aimé plus exploité, ou le Sanglier, affiché comme quelqu’un de « différent », à la fois musclé et maniéré, capable d’improviser à la batterie ou de faire une chorégraphie improbable avec une pelle. Également ainsi sous tendu par un discours d’inclusion (il y a même ici une sirène, on ne sait trop pourquoi), le film est adapté du livre "Vos en Haas en de Bosbaas" (dont les personnages ont également été les héros d'une série télé de 26 épisodes de 11 mn datant de 2019. "Fox and Hare Save the Forest", nouveau long métrage d'animation de Mascha Halberstad, réalisatrice néerlandaise de "Chonchon le plus mignon des cochons", sorti mi 2023 en France, et seul film d’animation du Festival de Berlin 2024, devrait sans doute faire un petit tour par Annecy en juin prochain, avant de s’offrir une sortie en salles pour entraîner les plus petits dans ses aventures, entre scène de surf improvisé et évasion de l’antre du castor.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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