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ENTRE PERRO Y LOBO

Dans les profondeurs de la jungle angolaises, trois hommes marchent…

Trois cubains s’avancent sous la canopée angolaise. Ils sont vieux, ils avancent péniblement sur un chemin à peine visible. Ils s’entraînent, ils veillent, ils se souviennent…

Entre Perro y Lobo film documentaire documentary movie

"Entre Perro y Lobo" est une œuvre totale. C'est un étonnant documentaire fortement mis en scène qu'a récompensé cette année le Prix de la Critique du Black Movie de Genève. Les sons y sont prégnants, ceux de la réalité, la forêt, l'eau, les respirations lourdes et calmes, puis ceux de la mémoire, la radio, les discours, un signal en morse, et enfin, la musique, qui surgit pour s'évanouir, tantôt faite de percussions profondes, tantôt d'un trille suspendu, avant qu'une voix invocatrice vienne lui donner sens.

Quand ce n'est pas le son qui assaille, c'est l'image. Une image tellement dense qu'elle se fait presque sentir. Une image tellement proche des corps et des matériaux qu'elle devient palpable. Une image qui vient observer, témoin discret, le parcours de ces hommes perdus, qui errent, avec pourtant un but bien précis.
Ils sont similaires, et pourtant ils sont différents. Ils agissent tous à tour de rôle, montrant aux autres leur spécialité et leur transmettant ce qui leur a sauvé la vie plus d'une fois. Il y a un moustachu, un homme avec un chapeau de cowboy et un dernier avec les cheveux frisés et une chemise. Ce sont Miguel Soto, Alberto Santa et Juan Bautista López. Ils jouent leur propre rôle, leur propre vie, avec une sincérité et un dénuement sublime. Ils se moquent éperdument d'être filmés. Que la caméra soit là où pas ne change rien à leur quête, à leur but, à leur inéluctable avancée, à leur destin.

Tantôt clairement documentaire, avec des interviews posées, tantôt purement sensoriel, "Entre Perro y Lobo" est une très belle œuvre sur la quête de sens et de reconnaissance de ces hommes, des anciens soldats cubains, aujourd'hui au banc de la société, qui arpentent la forêt, chargée de souvenir, et qui veillent, pour que plus jamais…

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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